Lorsque des femmes des Aurès se mettaient à parler de Seddaya (métier à tisser), de Neghada ou de Kerdache (outils servant au tissage traditionnel), elles signifiaient invariablement qu’elles «fourbissaient leurs armes» pour tisser un tapis ou une couverture, certifient des habitants de Khenchela.
Le célèbre tapis de Babar, considéré par beaucoup comme une véritable œuvre d’art née du savoir-faire de la femme auressienne, exprimerait même «les sentiments de la tisserande qui le façonne», soutient Rabea, une artisane de la localité de Chechar qui souligne que jadis, la jeune fille qui désirait se marier exprimait, à travers les motifs du tapis, son souhait de convoler en justes noces.
«Un souhait qui ne passait jamais inaperçu aux yeux des plus âgées», souligne Rabea.
Le genre de tapis dénommé Derraga (signifiant, en substance, celle qui dissimule, qui cache du regard des intrus) traduit également le sens de jalousie et de «Horma» (pudeur) chez les chaouis qui l’utilisaient pour séparer, sous la même tente, l’espace réservé aux hommes de celui des femmes.
Pour la présidente de l’association El-Hana d’aide à la femme rurale, Seddika Amamri, le tapis est une œuvre qui résume l’univers des gens de la région.
Celui de Babar est un des plus célèbres d’Algérie qu’il a représenté dans plusieurs expositions internationales, à l’instar de celle consacrée, en 2014 en Chine, à l’art du tissage arabe.
El Watan
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Posté Le : 20/10/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: elmoudjahid.com ; texte: El Watan
Source : elwatan.com du dimanche 18 oct 2015