Algérie - Tissage

Khenchela - Le tapis de Babar conserve toute son aura



Khenchela - Le tapis de Babar conserve toute son aura




KHENCHELA - Le tapis fabriqué à Babar, dans la wilaya de Khenchela, aura été la vedette incontestée de l’exposition de tapisserie traditionnelle récemment organisée dans cette wilaya.

Pour les nombreux visiteurs de ce salon qui a permis d’exposer toute une gamme de tapis tissés dans plusieurs régions du pays, celui de Babar constitue "une authentique œuvre d’art".

Ce tapis qui jouit d’une notoriété nationale et internationale à la faveur de plusieurs participations à des festivals dans des pays arabes et en Europe conserve son authenticité originelle grâce aux nombreuses familles de Babar qui transmettent, de génération en génération, le savoir-faire plusieurs fois séculaire liés à son tissage, estime Hadj Mohamed, un vieux tisserand de cette région.

L’appellation "tapis des Aurès" pour désigner ce tapis a été "éphémère" contrairement à la dénomination "tapis de Babar" qui est demeurée la plus largement adoptée, souligne Hadj Mohamed, notant que ce tapis constitue un patrimoine matériel reflétant toute la richesse de la culture et de la civilisation nationales.

Le tapis de Babar tire sa singularité de ses motifs évocateurs des bijoux traditionnels berbères, du croissant lunaire et de lances, le tout agencé dans un entrelacement harmonieux avec une prédominance du rouge, du noir et du jaune.

Pour une tisserande locale, ce tapis est actuellement fabriqué dans un atelier communal qui lui est dédié, mais aussi par des artisans et artisanes autonomes activant dans leurs propres domiciles.

Chaque foyer de Babar a son tapis tissé par les membres mêmes de la famille, non pas à des fins commerciales mais juste pour un usage domestique, explique-t-elle.

Le processus de tissage de ce tapis demeure essentiellement traditionnel avec pour instruments Essedaya (le métier à tisser) et la Khlala (genre de peigne à dents en acier servant à tasser les fils).

Le fil est obtenu au terme de plusieurs phases de traitement de la laine de mouton, son filage puis sa teinture en utilisant exclusivement des herbes naturelles.

Les épluchures de grenades, le henné, l’écorce de noyer et autres herbes ont d’ailleurs été présentés lors de l’exposition par une artisane qui indique que ces teintes sont utilisées pour colorer le fil utilisé pour la fabrication de la kachabia et du burnous, avant l’apparition des colorants chimiques.

La laine, les outils de filage, les différentes variétés de fil, le métier à tisser traditionnel et autres instruments de tissage ont été présentés au public durant cette manifestation tenue au centre de formation professionnelle et d’apprentissage de Babar.

Cette activité traditionnelle semble redynamisée, ces dernières années, à la faveur, notamment, des dispositifs de soutien aux artisans et aux petits projets destinés à la préservation de ce patrimoine.



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