Khenchela : Le hirak persiste contre les élus locaux

La crise qui sévit depuis quelque temps dans plusieurs Assemblées populaires communales (APC) de la wilaya de Khenchela, à l'instar des communes de Kaïs, Ouled Rechache, Baghaï, Bouhmama, et Chechar, ne semble pas trouver d'épilogue.Hier, des habitants de la commune de Chechar, au sud du chef-lieu, ont muré le portail principal de la mairie à l'aide de briques, fermant ainsi l'accès au siège de l'APC, empêchant les employés de rejoindre leurs postes de travail, a-t-on constaté.
La même scène a été enregistrée la semaine dernière à Baghai. Les protestataires ont exprimé leur colère contre la politique du maire, Abdelhakim Mebarki, suite à des reproches qui lui ont été signifiés, liés à la mauvaise gestion, passation de contrats non conformes à la réglementation en vigueur et dilapidation de deniers publics, et même d'abus sexuels.
Par ailleurs, dix élus de l'APC montent au créneau pour dénoncer les «agissements, bien connus de tous», du président de l'APC. Ils ont rendu publique une déclaration de retrait de confiance au maire, adressée au wali, Kamel Nouicer. Ils attirent l'attention sur la situation de «déliquescence dans laquelle sombre la commune».
Pour rappel, le maire actuel de Chechar, Abdelhakim Mebarki, qui en est à son 4e mandat, fait face, ces jours-ci, à une opposition citoyenne importante qui réclame son départ. Il lui est reproché sa gestion «personnelle et opaque des affaires communales, dont la passation frauduleuse de marchés publics et l'absence de projets de développement». Le bilan de ses mandats qui durent depuis 16 ans a été vivement critiqué par la population, qui a demandé l'ouverture d'une enquête sur sa gestion.
Le même élu a été condamné, récemment, par le tribunal correctionnel de Khenchela dans l'affaire d'enrichissement illicite, enregistrée sous le numéro 4177/18, à trois ans de prison ferme, assortie de deux amendes de 300 000 DA chacune.