Suite à des renseignements obtenus par la brigade de gendarmerie de Khemis Miliana, exploités et suivis d'une vaste opération d'investigation, les enquêteurs ont entendu quelque 45 individus qui, en usant de faux documents, ont pu bénéficier des largesses du dispositif de soutien RFIG, un crédit d'accompagnement accordé sans intérêt et que gère la Badr.
En fait, l'accès à ce crédit qu'octroie la Badr relève d'une procédure d'une facilité déconcertante, une facilité en plus déjouée par l'astuce quasi enfantine des trafiquants qui ont mis à nu le laxisme de l'administration des Chambres de l'agriculture. Il suffit en premier lieu de se débrouiller un titre de location d'un terrain agricole, un faux bien entendu, scanné et légalisé. La deuxième étape consiste à fournir un dossier à avaliser par le subdivisionnaire de l'agriculture. Une fois l'aval obtenu, avec quelques documents d'état civil, le «faux fellah» se fait établir par la chambre de l'agriculture une carte d'agriculteur qui lui permet d'introduire une demande de crédit de campagne auprès de la Badr. Une fois le dossier de crédit avalisé, le faux agriculteur n'a plus qu'à aller se servir en engrais et en semences céréalières financés par la banque sans qu'il ait à dépenser un dinar de sa poche. Ces produits sont alors écoulés via le marché informel à des prix majorés de 30 a 40%. Une affaire donc juteuse, simple à réaliser, qu'une cinquantaine d'individus, âgés de 20 à 30 ans, n'ont pas hésité à profiter de la spéculation sans qu'aucun centime soit investi. Tout ce monde a été interpellé et entendu par les enquêteurs puis présenté au procureur de la République. Accusés de faux et usage de faux, 10 individus parmi les personnes impliquées on été placés sous mandat de dépôt. Les autres sont sous contrôle judiciaire. Pour certains observateurs, le grand problème, ce n'est ni les facilités bancaires ni les céréales obtenues par ce procédé frauduleux qui demeurent répréhensibles, mais c'est surtout le problème des engrais quand on sait l'utilisation qui peut en être faite. «Ces engrais ont-ils servi réellement à fertiliser les sols '» se demande-t-on.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 08/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karim O
Source : www.lesoirdalgerie.com