Khelli l'bir beghtahPourquoi pas tant qu'on y est '

En été, saison propice aux congés, les partis ne se reposent pas de peur d'être dépassés par un concurrent ou une soudaine actualité qui viendrait bouleverser le paysage politique. Alors on déblaie le terrain en lançant des ballons-sondes sur l'éventualité de tel candidat ou tel autre que les états-majors s'évertuent à présenter comme celui du consensus. D'ailleurs les raisons des déchirements au sein des deux chapelles les plus «puissantes» que sont le FLN et le RND s'expliquent aisément par les luttes des factions à présenter chacune son candidat. Et évidemment, toute une solidarité politique s'organise autour des deux secrétaires généraux déchus qui comptent donc beaucoup de partisans : MM. Ouyahia et Belkhadem sont présentés, l'un comme le rassembleur du courant nationalo-démocrate et l'autre comme le fédérateur des convictions nationalistes et islamistes. Même si les deux hommes ont occupé les plus hautes fonctions au sein de l'Etat sans pour autant laisser les traces de décisions et de mesures qui survivent au temps, leurs partis s'affairent quand même à les adouber pour contrecarrer d'autres candidatures internes. Même agitation au sein des autres chapelles où le seul ordre du jour reste l'élection présidentielle. Comme s'il y avait en cette Algérie deux planètes bien distinctes. Celle des partis obnubilés exclusivement par les élections qui auront lieu dans... huit mois ! Et la planète du bon peuple, confronté, lui, à des préoccupations plus terrestres telles que finir le ramadan et passer l'Aïd sans trop de dégâts avant d'affronter la rentrée scolaire en prenant soin de boycotter les vacances afin de faire des économies. Pendant ce temps, chaque leader claironne à qui veut l'entendre, qu'il détient la vérité infuse jusqu'à ce nouvel arrivé dans la mouvance islamiste qui jure que seuls les islamistes sont démocrates et qu'une fois élu, il proposera un programme économique pour nous libérer de la rente pétrolière ! Décidément, il y a de grands stratèges qui sommeillent dans les états-majors de nos partis. On attend qu'un leader démocrate vienne nous jurer que seuls les démocrates sont islamistes. Pourquoi pas tant qu'on y est ' Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.