Algérie

Khelli l'bir beghtah Un simple feuilleton


Le procès Khalifa s'est ouvert aujourd'hui au tribunal de Blida et c'est sans doute avec le même engouement que l'opinion publique nationale et internationale suivra le déroulement de cette rediffusion du film qui a déjà été vu il y a une demi-douzaine d'années. En dépit de toutes les diversions, le citoyen s'intéresse aussi au feuilleton surnommé «L'affaire Sonatrach acte II». Cette dénomination n'est réellement pas exempte de valeur, comme si les citoyens réduisaient tous les événements qui heurtent leur pays de plein fouet à une série télévisée : une série d'horreur qu'ils regardent avec intérêt, car il y va de leur devenir. Mais rien n'empêche que cela reste un simple feuilleton, comme tous ceux que l'on diffuse sur l'unique chaîne nationale.
Et même si c'était un court ou long métrage, il se trouve que le public est parfois très enchanté par les rediffusions, pour, au moins, revoir certaines séquences d'une parodie à mille facettes. Toutefois, l'épisode mérite quand même la mise en exergue de quelques points concernant ce vieux film consommé. Rafik Abdelmoumen Khalifa est le fils de Laroussi Khalifa, ancien bras droit du fondateur de la police politique algérienne, le défunt Abdelhafidh Boussouf. Animé d'une grande ambition et d'une grande passion pour les affaires, le jeune pharmacien a brisé en quelques mois ce que son père valeureux moudjahid avait réalisé.
Se retrouvant à la tête d'un véritable empire économique, ce personnage a causé de graves préjudices à l'économie nationale. Mais la question et toute la problématique se posent ainsi : comment se fait-il qu'un jeune homme de la trempe d'Abdelmoumen, aussi ambitieux et brillant, ait réussi à corrompre de hauts cadres de l'Etat algérien ' Comment se fait-il que ce personnage, emprisonné de l'autre côté de la Manche, n'ait pas été extradé en Algérie alors que son extradition a été obtenue officiellement il y a trois années pour comparaître aux côtés des autres accusés dans son affaire, ne serait-ce que pour éclairer l'opinion publique évoluant dans une obscurité inégalée sur les véritables tenants et aboutissants du dossier. Mais cela n'est pas le cas. En l'absence du principal accusé, le procès qui s'ouvre aujourd'hui à Blida ne sera qu'une simple procédure judiciaire ou, pourquoi pas, un remake. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.
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