Ce qu'il convient d'appeler désormais la question égyptienne est bien complexe. Pour les légalistes, il s'agit bel et bien d'un coup d'Etat commis par les militaires qui ont renversé un Président élu démocratiquement. Pour les autres, il fallait mettre un terme à la dérive instituée en gouvernance d'une chapelle qui, en définitive, n'a fait qu'appliquer une feuille de route idéologique. Les Frères musulmans ayant accédé au pouvoir, se sont attelés à mettre en 'uvre les sacro-saints principes de l'islamisme en instaurant un ordre inspiré de la charia qu'ils se sont sans doute trop empressé de voir s'appliquer à un peuple épris de liberté et surtout versé dans l'art, vieux de plusieurs millénaires. Et sans conteste le principal reproche fait au Président déchu Mohamed Morsi est d'avoir donné des réponses religieuses à des problèmes économiques. Les observateurs notent qu'il y a eu un net recul et du pouvoir d'achat et des libertés individuelles, mettant ainsi en exergue l'incapacité des pouvoirs islamistes d'appliquer un programme économique conséquent qui relancerait l'économie, instaurerait de grandes mesures sociales et boosterait le pays dans un processus de développement inscrit dans le troisième millénaire. Mais ces insuffisances criantes suffisent-elles à justifier le putsch des généraux ' Les voix qui condamnent sont plutôt étouffées par celles qui appellent à un changement du régime, voire carrément au soutien des militaires. Parce que la conjoncture a énormément évolué depuis deux décennies quand l'arrêt du processus électoral en Algérie a soulevé un tollé sans précédent. De l'Occident, de très nombreuses officines ont déploré le «vol» d'une victoire électorale et les généraux algériens ont été déclarés persona non grata. Depuis beaucoup d'eau et de sang ont coulé sous les ponts et les attentats du 11 septembre sont passés par là. Ainsi le printemps arabe commence à livrer tous ses secrets dont celui des islamistes modérés qui ont pris le train en marche. A l'époque on parlait de «régression féconde» en Algérie où de doctes analystes suggéraient de laisser la chapelle religieuse prendre le pouvoir pour mieux la juger. En Egypte, cette expérience a été vécue avec les dégâts qu'on sait. Et tant pis pour les légalistes. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.
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Posté Le : 27/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Khazini
Source : www.infosoir.com