Khelli l'bir beghtah Pourquoi nos cinéastes s'exilent-ils '

«L'Etat français aide son cinéma. Il faut le développer chez nous.» C'est ce qu'a déclaré la ministre de la Culture. D'abord il faut se poser la question de pourquoi calquer son modèle sur la France qui, rappelons-le, ne possède pas de cinéma propre comme le dit ce célèbre réalisateur. «Il n'y a pas de cinéma français, il y a des films français.» Pour dire qu'il existe un cinéma italien, allemand, et aussi soviétique du temps de la splendeur de l'ancienne puissance. Ensuite, s'il faut aider le cinéma algérien au carrefour entre le néoréalisme italien et la sobriété espagnole de Luis Bunuel et Almodovar il faut des actions concrètes qui ne doivent pas se confiner à la sollicitation du privé appelé à financer les films. L'Etat manque-t-il de moyens pour financer lui-même le cinéma comme dans les années soixante-dix faisant la fierté de l'Algérie ' Pourquoi nos cinéastes les plus talentueux s'exilent-ils, là où ils ont le plus de chance de voir aboutir leurs projets ' De Merzak Allouache à, plus récemment, Malek Bensmaïl, ils bénéficient de toutes les facilités et c'est non sans fierté qu'on les voit rafler les prix lors des festivals. A propos justement de festivals, il faut se demander à quoi ont servi toutes ces années de la Culture arabe qui ont engendré d'énormes dépenses pour si peu de résultats. Il y a donc un problème de gestion de la chose culturelle et plus particulièrement du cinéma qu'on dit concurrencé par les DVD gravés, l'importation des films américains. En France justement, le piratage et la concurrence américaine constituent un blocage de taille pour le cinéma national. Cela n'empêche pas la sortie de nombreux films par mois, dont certains trônent au box-office. Parce que s'il n'existe pas de cinéma français, il y a, en revanche, de solides traditions ancrées depuis de nombreuses décennies, dont celle de garder et d'entretenir les salles obscures. Chez nous, elles se comptent sur les doigts d'une main et il s'agit, paraît-il, d'un contentieux entre le ministère de tutelle et... les APC ! Question : en France, qui gère les salles de cinéma ' Sûrement pas les mairies ! Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.