«Rouh âand Elpolice gollo dirni felhebs» (va chez le policier et dis-lui de te mettre en prison)». Cette célèbre phrase prononcée par le grand comédien algérien feu El-Hadj Abderrahmane ' en l'occurrence l'Inspecteur Tahar ' dans l'un de ses longs métrages Les vacances de l'inspecteur Tahar parce que, débordé par les arrestations, a fait marrer des générations d'Algériens. Il est certaines affaires tellement burlesques, traitées par nos tribunaux, qui ne manquent pas de susciter la curiosité des plus distraits. Ce genre d'affaire mérite d'être narrées. Elles méritent aussi qu'on en parle pour éventuellement éviter un déboire judiciaire inutile, vain, et ô combien souvent préjudiciable au citoyen qui risque de se retrouver devant un procureur dont la froideur et la rudesse n'ont d'égal que les lugubres murs barreaudés des cellules de prison. L'une de ces affaires vient d'être traitée à la fin de la semaine dernière, par le tribunal pénal d'Alger. Ce n'est pas une affaire étrangère aux yeux des observateurs car il s'agit de la fameuse affaire de détournement et de dilapidation de foncier communal de l'une des communes de la capitale, à savoir Bordj El-Kiffan. Le maire est accusé d'avoir vendu des terrains à caractère communal illégalement à des citoyens.
Chacune de ces parcelles avait été vendue plusieurs fois à plusieurs acheteurs. Quel culot ! Vendre non seulement des terrains qui appartiennent à l'Etat, mais de surcroît à plusieurs individus, engranger de l'argent pour chacun d'eux et attendre tranquillement que l'affaire s'estompe avec le temps pour profiter pleinement des dividendes de «cette affaire juteuse !». Toutefois, le plus cocasse dans cette affaire c'est comment ce pot aux roses, tout ce tintamarre bureaucratique et toutes ces magouilles ont été découverts par les forces de sécurité. Une dame qui avait acheté un lot de terrain avec une décision de régularisation, est allée déposer plainte contre le maire alors qu'elle-même était partie prenante du crime. Il faut dire que c'est là un exemple du voleur qui vient inconsciemment, par sottise ou par ignorance ou bien les deux à la fois, demander de le mettre en prison. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.
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Posté Le : 30/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Khazini
Source : www.infosoir.com