Algérie

Khelli l'bir beghtah Les pronostics



Khelli l'bir beghtah Les pronostics
On nous disait à la fin des années quatre-vingt que l'Algérie indépendante s'apprêtait à négocier l'un des virages les plus sinueux et les plus périlleux de toute son histoire. «Bof ! Et pan sur le bec de tous ces spécialistes et ces intellectuels qui se cassent la tête et qui passent la quasi-totalité de leur temps à faire et refaire le monde». Dieu seul sait combien sont les individus qui avaient exprimé cette opinion, à l'époque, ou du moins ceux qui l'avaient cogitée. Quelque temps plus tard, les pronostics commençaient à poindre et tout le pays de chavirer dans une sanglante guerre civile, cette sorte d'ouragan dévastateur qui prend les pays par surprise sans pour autant que personne ne comprenne ses origines ni ses raisons ni même son mode de fonctionnement et encore moins la manière avec laquelle on pourrait y mettre un terme. C'est tout le pays qui se trouve entraîné dans un engrenage d'une rare violence. Le ciel des années quatre-vingt-dix annonçait dès l'aube de longues années orageuses dont les pluies diluviennes et ensanglantées avaient ravagé tout un pays qui était pourtant compté parmi les pays émergents présentant le plus d'opportunités pour un grand développement. Une fois les sombres nuages empreints de la langueur des années de feu et de sang, dissipés, l'Algérien lambda redécouvre aujourd'hui un tout autre paysage socioéconomique, tout différent de celui des années au cours desquelles il a arrêté de vivre et s'est mis à essayer plutôt de survivre. Des centaines, voire des milliers d'individus méconnus jusque-là de tout le monde prennent d'assaut ces petites villes construites avec ferveur aux premières années de l'Indépendance. Ebahi et déboussolé, ce petit algérien, travailleur de son état, est choqué par ces grandes bâtisses, ces véritables châtelets de princes et de monarques inconnus, ces grands bazars bâtis sur des terrains qui étaient destinés à des projets d'utilité publique et autres programmes sociaux. Le petit algérien qui vient juste d'essuyer ses larmes et soigner ses plaies ne comprend plus rien du tout car son esprit est bombardé de toutes sortes d'interrogations dont la plus éminente est de savoir d'où vient tout cet argent. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.


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