Algérie

Khelli l'bir beghtah La politique du rafistolage



De passage à la Radio nationale, un cadre de la Cnac a déclaré que «plus de 100 800 microentreprises ont été créées dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi de jeunes en 2012». Et de préciser que «66 000 microentreprises ont été créées par l'Ansej et 34 800 par la Cnac». Pendant ce temps, le ministère du Travail annonce que plus d'un million d'emplois ont été créés au cours de la même année. Franchement, ces chiffres illustrent on ne peut mieux une politique de l'emploi salutaire et efficiente.
Mais c'est loin d'être le cas. Sinon comment expliquer ces manifestations récurrentes des chômeurs aux quatre coins du pays, particulièrement au Sud, où cette frange de la population a commencé à faire parler d'elle ces derniers temps ' De plus, peut-on appeler emplois ces postes à la précarité avérée, déclinés sous l'appellation de «préemploi, filet social, vacataire...» ' Certainement pas, et cette politique est plus inscrite dans du rafistolage que dans une réelle volonté de créer des emplois durables. Pour cela, il aurait fallu tabler sur les investissements productifs dans des secteurs qui demeurent porteurs comme le tourisme et l'agriculture, pour ne citer que ceux-là. C'est que rassérénés par les revenus pétroliers, les décideurs en charge de l'emploi «investissent» plus dans le provisoire que dans le durable qui nécessite une approche plus rigoureuse impliquant une multitude de secteurs et demandant des efforts soutenus à l'endroit de tous les opérateurs. Or les chiffres de la facture alimentaire sonnent comme autant de démentis à ces chiffres aux relents fantaisistes. Comment peut-on créer autant d'emplois et demeurer aussi dépendants de l'étranger ' Soit on a fait des approches très approximatives de ces postes, soit on a travaillé la politique du chiffre. Dans les deux cas, l'échec est visible avec ces centaines de milliers d'universitaires qui ne trouvent pas de débouchés et qui, dans le meilleur des cas, se contentent de préemplois avec la certitude de se retrouver au chômage une fois le contrat arrivé à terme. C'est ce qui vient d'arriver à beaucoup de contractuels des APC, licenciés manu militari, sans aucune possibilité de recours. Il convient donc de cesser de se voiler la face : le chômage est important, et c'est une bombe à retardement. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)