Khelli l'bir beghtah Les «jeux» sont déjà ouverts

Les grandes man'uvres ont déjà commencé en vue de l'élection présidentielle qui aura lieu dans quinze mois. Quand même ! Autant dire dans longtemps, et rien ne justifie cette précocité dans les ballons-sondes qu'on envoie de temps à autre par presse interposée. Mais au fond, les journaux ne sont que le reflet d'une configuration politique tout à fait indépendante des rédactions. Comme quoi les commentateurs ne font pas l'événement, ils le commentent. Car, enfin, les dissidences ostensibles qui persistent au sein des deux plus grandes formations politiques du pays ne sont pas l''uvre de scribes en mal d'inspiration. Et cette volonté manifeste de déboulonner les deux principaux «patrons » du FLN et du RND, n'est pas dénuée d'objectifs inavoués ' sommes-nous tentés d'écrire ' alors que les objectifs en question sont évidents : il s'agit d'éliminer de la candidature deux leaders qui n'ont jamais caché leurs ambitions, les calmant ou les exacerbant en fonction de la conjoncture. En fonction de la capacité du locataire d'El-Mouradia à se représenter pour la quatrième fois. Or, précisément, à ce sujet, le Président a ouvert toutes les brèches lors du fameux discours de Sétif où il a clairement déclaré que sa génération était «dépassée». Ce qui n'a pas manqué de nourrir des ambitions au sein de tous les états-majors, et bien plus d'un chef de parti se découvre subitement les vertus d'un présidentiable. Ainsi, de temps à autre, les journaux nous donnent à voir d'anciennes personnalités politiques qui se porteraient volontiers candidats à la présidence si toutefois les «jeux» étaient ouverts, c'est-à-dire dénués de toute volonté de cooptation. Et c'est la grande inconnue. Parce que, au sein même des plus hautes instances, celles-là qui dirigent le pays, les options restent ouvertes et il n'est pas du tout exclu que le «successeur» soit choisi parmi l'entourage immédiat du Président. Cela dit, et en dehors de toutes ces conjectures, n'est-il pas trop tôt pour parler d'élections qui auront lieu dans plus d'une année' N'est-il pas plus urgent d'asseoir les bases d'une économie libérée des importateurs qui dilapident l'argent du pétrole pour acheter tout ce qui est consommable en Chine et ailleurs ' Il y a une paix sociale à instaurer dans un environnement hostile et une gouvernance locale qui doit impérativement s'ouvrir aux citoyens. Quant à la présidence, on a encore le temps d'y penser. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.