En évoquant les surcoûts des grands projets économiques et infrastructurels nationaux, le ministre des Finances a estimé que «cela arrive à tous les pays du monde». Evalué à quelque 50 milliards de dollars à son début, le programme général de relance était estimé à plus de 200 milliards de dollars à la fin de l'année 2009, c'est-à-dire qu'il a été multiplié par quatre ! Cette incroyable surévaluation trouve son explication dans l'imprévoyance, et cela signifie que les bureaux d'études sollicités pour de telles expertises ont fait un bide. Ces choses-là, on les apprend à l'université où dès les premières années du cursus en sciences économiques, on acquiert les outils d'évaluation de n'importe quel projet en tenant compte de tous les paramètres dont l'inflation entre autres. Que nos experts se trompent de quelques centaines de milliers de dollars, voire de quelques milliards, cela fait partie des marges d'erreur autorisées. Mais que le plan en question ait un surcoût quadruple, voilà qui relève de l'incompétence et même de l'insoutenable légèreté à jouer avec les deniers publics. Nous avons déjà été familiarisés avec le prix de l'autoroute qui a atteint des proportions de loin supérieures à son coût initial et les enquêtes menées par les services de sécurité ont dévoilé une corruption à grande échelle. Faut-il comprendre que ce plan de relance a été entaché de malversations et de surcoûts fantaisistes ' Puisqu'il est si difficile de faire des prévisions sur cinq ans, il est donc impossible de se projeter sur le long terme et penser ainsi aux «générations futures» comme on aime à le déclarer. Pour l'heure, on pare au plus pressé et on se contente de faire dans les prévisions immédiates en omettant de prendre en considération cette terrible échéance où les hydrocarbures, source principale du financement de tous les projets, seront épuisés. C'est-à-dire dans tout au plus une vingtaine d'années. Alors, si nos experts sont encore en vie, ils auront toute latitude de regretter de ne pas avoir fait dans la prévision scientifique et surtout de ne pas avoir investi dans des domaines porteurs et aux ressources inépuisables. Le tourisme et l'énergie solaire sont pour l'instant des v'ux pieux qu'on se contente d'évoquer dans des séminaires ou des colloques qui n'aboutissent jamais. D'ailleurs pourquoi s'en faire ' Tant que coule l'argent du pétrole, on peut surévaluer à l'envi. Jusqu'au jour où il n'y aura qu'à évaluer l'ampleur des dégâts. Et de l'imprévoyance. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.
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Posté Le : 07/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Khazini
Source : www.infosoir.com