Algérie

Khelli l'bir beghtah Qui veut la paix prépare la guerre



«Qui veut la paix prépare la guerre », dit l'adage, et c'est connu, vérifié, testé. Pour l'Algérie, il n'est pas besoin de signaux de fumée, à la manière des Apaches, pour savoir que le feu couve dans la région du Sahel et que le péril est à nos portes. Les bruits de bottes et l'agitation belliciste l'ont poussée à prendre les devants en dépêchant près de 35 000 hommes à la frontière avec le Mali, en plus des unités de gendarmerie venues renforcer le dispositif déjà en place, et ce en prévision de tout mouvement de troupes ennemies en direction de notre pays. «Pour avoir la paix, il faut le dialogue», répond le chef du mouvement targui Ansar Eddine. C'est un rebondissement extraordinaire dans l'agenda turbulent de l'actualité africaine. Ainsi donc, face à l'agitation va-t-en guerre de ceux qui rêvent de transformer le Sahel en enfer, en y créant une instabilité permanente, la sagesse de la diplomatie algérienne, basée aussi bien sur des principes que sur la défense de ses intérêts, a mis en avant un triptyque très simple. «L'intégrité du Mali qui n'est pas négociable, le renforcement du leadership malien, l'engagement du dialogue politique avec les Touareg qui ont des revendications politiques légitimes, et la lutte anti-terroriste qui relève de la responsabilité de la communauté internationale». Forte de cette feuille de route claire et précise, l'Algérie a su garder le cap et montrer la voie aux ténors de la scène internationale, à commencer par Hillary Clinton, qui a su apprécier à leur juste valeur les remarques pertinentes basées sur l'expérience de notre pays dans la lutte contre le terrorisme. Les dernières informations, qui font état de la présence à Alger, comme à Bamako, de délégués touareg d'Ansar Eddine, chargés de négocier avec des émissaires maliens un plan de retour à la normale, tout en divorçant avec les éléments d'Aqmi et du Mujao, est un prélude à une nouvelle ère dans la région, à même d'éloigner le spectre de la guerre, et la menace d'une déflagration généralisée. A partir de ce moment, il sera possible d'isoler les repaires terroristes basés au Nord-Mali, et d'opérer des tirs ciblés et des frappes chirurgicales pour éradiquer le danger terroriste.
Pour l'heure, on n'en est qu'aux préliminaires, vu qu'une grande confidentialité entoure les tractations en cours, mais qu'on entend toujours le bruit des bottes de ceux qui braquent les canons et les missiles sur cette région instable du globe, et qui suspendent une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. N'oublions pas que l'Algérie joue les médiateurs depuis de nombreuses décennies au Mali, et que notre diplomatie, qui est parvenue dans le passé à rabibocher les frères maliens, connaît très bien le milieu et les hommes. Et même si la région continue d'être le théâtre d'une âpre lutte pour le partage de la rente liée au narcoterrorisme, la voix de la raison finira par prévaloir, au détriment du bruit des armes, qui peut avoir des conséquences humanitaires très graves pour les peuples de la région, en premier lieu les populations targuies. Enfin, de quoi je me mêle' Khelli l'bir beghtah.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)