Algérie

Khelli l'bir beghtah Ils savaient ce qu'ils faisaient



«Les extrémistes veulent détourner les révolutions arabes.» C'est ce qu'a déclaré Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat des Etats-Unis. Apparemment, cette dame est en retard d'un constat parce que les extrémistes ont déjà détourné les révolutions et, cultivant l'art de cueillir les fruits au moment opportun, ils restent à l'affût et choisissent le moment propice pour sortir de leurs tanières. Ce qui s'est passé en Tunisie, en Egypte, en Libye, les Algériens en savent quelque chose pour la simple raison qu'ils l'ont vécu il y a près d'un quart de siècle. C'était un 5 octobre quand les jeunes étaient sortis dans la rue crier leur ras-le-bol. Une génération plus tard, le dégoût est le même et les fameux hittistes ont pris la mer. Nous nous souvenons avec précision comment, d'une révolte populaire qui revendiquait plus de justice sociale, le pouvoir de l'époque a répondu en autorisant une soixantaine de partis politiques parmi lesquels les chapelles se réclamant de l'islam qui ont pris soin de détourner l'insurrection en revendication religieuse. La suite, tout le monde s'en souvient. Des élections locales arrachées par les fameuses «baladiate islamistes» qui se mirent à gérer la vie commune comme un bazar. Des élections législatives marquées par un fort taux d'abstention et leur interruption que d'aucuns se plaisent toujours à appeler «coup d'Etat». Et enfin la violence criminelle qu'a subie ce pays : on a commencé par les services de sécurité, pour s'en prendre ensuite aux édifices et entreprises publics et enfin pour assassiner au petit matin les meilleurs fils et ce que compte d'élite l'Algérie. Comment oublier Alloula, Medjoubi, Djaout, Liabès, Boukhobza, Boucebci, Belazhar...' Et toutes ces victimes d'un terrorisme que certains esprits prétendument éclairés nous présentaient comme «aveugle». C'est faux : il n'y a pas plus voyant et plus lucide aussi que le terrorisme. A l'adresse de ceux qui parlaient de «folie meurtrière». Ils savaient exactement ce qu'ils faisaient. Ils voulaient brûler ce pays trop grand pour leurs calculs sordides. Quant aux fous, eux, ils ne brûlent que leur mémoire. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.


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