Algérie

Khelli l'bir beghtah La dépendance



Après nous avoir annoncé une année record en moissons céréalières, voilà qu'on importe encore du blé. Cette imprévision, voire cette imprévoyance, illustre le caractère très approximatif avec lequel est géré un pan très important de notre économie nationale. En réalité, la production céréalière fluctue au gré de la pluviométrie et en cas de bonne récolte, on n'hésite pas à attribuer le résultat à une gestion sans failles, allant jusqu'à faire illusion d'exportation lorsqu'on vend à l'étranger quelques silos d'orge. Même topographie pour les carburants puisqu'on apprend que Sonatrach va en importer pour répondre à une demande de plus en plus importante en raison du parc automobile qui a littéralement explosé. Idem pour les livres scolaires qui, même s'ils donnent l'impression d'être édités chez nous, sont en réalité entièrement importés que ce soit pour la matière première ou dans leur processus de fabrication, encre, machines, etc. Ainsi l'économie locale donne l'illusion d'une production nationale quand on voit sur les étals de la semoule, de la farine, des pâtes fabriquées par des groupes privés qui ont émergé ces derniers temps. Comme les livres édités par des maisons algériennes et aussi l'essence qu'on achète dans des stations portant label national ainsi qu'une multitude de produits finis et dont la matière première est intégralement importée. Cela dans le meilleur des cas, quand il existe des opérateurs privés-transformateurs de céréales, éditeurs et autres qui ont au moins le mérite de créer des emplois stables. Dans l'autre cas, c'est la dépendance intégrale de secteurs entiers tels l'habillement, le médicament, les services de téléphonie mobile et d'informatique.., où le produit est revendu tel qu'il est importé. Pendant ce temps, on nous annonce la création de nouveaux partis politiques et les chapelles, toutes sensibilités confondues, sont entrées en campagne pour les locales du ...29 novembre ! Aucun parti n'a eu de réunion pour débattre du blé, de l'importation de l'essence et du livre scolaire. Des choses trop terre-à-terre pour de si grands stratèges. Il faut laisser ça au bon peuple, et à lui seul. Enfin, de quoi je me mêle' Khelli l'bir beghtah.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)