«Le fanatisme et la violence sont à l'origine de l'édification des Etats et des empires et ce même fanatisme est la cause principale de leur destruction», écrivait Ibn Khaldoun dans l'un de ses ouvrages qui est devenu le grand repère de la sociologie arabe, à savoir la Moukadima ou l'introduction de Ibn Khaldoun. Cet écrivain maghrébin est connu pour être le père de la sociologie cinq siècles avant même que le penseur anglais Herbert Spencer, connu pour être le pionnier de la sociologie occidentale et aussi le père de la réflexion évolutionniste, ne développe les premiers jalons de la sociologie. Dans son livre rédigé en arabe Ibn Khaldoun consacre tout un passage pour ce qu'il appelle «El-assabiya» qui veut dire le fanatisme et son corollaire la violence tribale.
De par sa grande expérience en matière de gouvernance et de connaissance des populations de toute l'Afrique du Nord, Ibn Khaldoun a légué plusieurs ouvrages en sociologie qui sont de véritables repères intellectuels. Selon cet auteur, le fanatisme tribal tire son origine de la vie en groupe. C'est au cours de l'interaction sociale que l'individu se projette dans le groupe et le confond à ses propres limites physiques et psychologies. Dans ce cas-là l'individu se dissout complètement dans son groupe à tel point qu'il parle du groupe et de ses intérêts comme s'il parlait de sa propre personne. Il défend le groupe comme il défend sa propre personne et dans le pire des cas, il tue et commet toutes sortes d'atrocités pour défendre le groupe auquel il appartient. De nos jours, des dizaines de crimes traités par les différentes juridictions trouvent leur explication dans la théorie d'Ibn Khaldoun. En dépit du caractère médiéval des textes rédigés par ce penseur africain, sa gnoséologie nous offre les outils à même d'analyser beaucoup de phénomènes qui continuent de subsister de nos jours. Un rapport des forces de sécurité fait état de plus d'une dizaine de blessés graves suite à des affrontements entre deux tribus dans les rues de Tamza dans la wilaya de Khenchela.
Il a fallu une intervention musclée d'un détachement spécial d'intervention de la Gendarmerie nationale pour ramener le calme et acheminer les blessés vers les hôpitaux de Babar et de Khenchela. Le déclencheur de cette bataille n'est autre qu'une bagarre entre deux jeunes appartenant à deux tribus différentes. Cette bagarre n'a pas tardé à s'envenimer après que les membres des familles des deux belligérants se sont mêlés pour arriver à une véritable guerre entre deux tribus fanatiques. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.
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Posté Le : 20/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Khazini
Source : www.infosoir.com