Algérie

Khelli l'bir beghtah La fureur de vivre



Le crime et la violence sont devenus malheureusement la prédilection, pour ne pas dire le seul moyen d'expression des émotions les plus négatives dont la colère est classée tête de liste. Le simple fait de poser la question de savoir comment et quel est le moyen de préférence pour exprimer sa fureur, le plus innocent des enfants vous dira qu'il n'y a aucun autre moyen à part la véhémence, voire le crime qui est le plus apte à pouvoir exprimer sa colère. Cette réponse est d'autant plus choquante qu'une partie assez importante de l'opinion publique pense que cela est invraisemblable. Toutefois, il s'agit là d'une pure réalité que n'importe quelle personne peut prouver en effectuant un simple sondage d'opinion même de manière aléatoire et approximative. En réalité, l'expression d'opinions ou de phantasmes criminels est sévèrement condamnable par les lois de bon nombre de pays. Des textes allant dans ce cens figurent bel et bien dans le code pénal de bon nombre de systèmes judiciaires dont celui de l'Algérie. Dans le jargon juridique, on prend cela comme une menace de mort. Si une quelconque personne exprime un fantasme sanguinaire vis-à-vis d'une autre et que quelque temps après cette même personne est assassinée, l'auteur de l'expression sera arrêté et mis sous mandat de dépôt le temps que l'enquête soit menée à terme. L'histoire d'une affaire traitée par la cour d'Alger et dont l'accusé est un homme qui avait proféré des menaces de mort dans un moment de colère, contre son beau-frère après que celui-ci eut décidé de divorcer de sa femme, est la meilleure preuve de cet état de fait. Quelque temps plus tard, le menacé est retrouvé mort dans la cour de sa demeure et le beau-frère du défunt de se faire arrêter au tout début de l'enquête pour se voir accusé d'un crime que, peut-être, il n'a pas commis. Certes, le fait d'exprimer des fantasmes criminels est à même de causer de sérieux traumatismes aux personnes concernées. Toutefois, les spécialistes pensent que l'expression de ces fantasmes est une opération tout à fait normale et bien plus encore nécessaire pour l'équilibre personnel des individus et que cela ne veut pas dire forcément que ces gens désirent réellement accomplir des actes de ce genre, à savoir des crimes. Le philosophe grec Aristote avait réservé tout un chapitre dans l'un de ses ouvrages à ce phénomène. Ce penseur présente ce phénomène comme une sorte de soupape de l'âme qui permet à ces personnes d'évacuer ce qu'elles-mêmes ne peuvent pas accomplir.
C'est ainsi que les aventures des célèbres acteurs américains (Al Pacino, Robert De Niro) incarnant des rôles de criminels ou de mafiosi ou même les liquidations physiques extrajudiciaires et les crimes commis par Charles Bronson contre des délinquants ont un énorme succès populaire. Aristote désignait ce mécanisme psychique de projection et d'identification des plus complexes par le terme de catharsis. L'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique. En assistant à un spectacle théâtral ou en les exprimant tout simplement, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. C'est cette transformation de l'émotion en pensée ou en paroles qui a été désignée par Aristote par catharsis. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.


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