Algérie

Khelli l'bir beghtah La face et la... farce



Dans la vie il faut bien se garder de se voiler la face (et même la farce), sous peine de tomber de bien haut et de risquer carrément de ne plus jamais se remettre debout. Ça l'est encore plus quand il s'agit de faire de la politique. Qui plus est, quand on est au pouvoir et que l'on tient en main le destin de toute une nation. Mais où est-ce que je veux en venir ' C'est ce que vous devez vous demander, surtout si vous n'êtes pas fans de préambules. Trois petits tours et puis s'en vont. Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, a séjourné deux jours chez nous. A cette occasion, il a eu l'heur d'être reçu par l'ensemble des hauts responsables algériens, y compris le Président Bouteflika en personne. A cette occasion aussi, Fabius, dont c'est le métier de débiter (et de vendre des mots), s'est fendu de pas mal de déclarations supposées rassurer et mettre du baume dans le c'ur des citoyens. Mais pour cela, il eût été nécessaire de se voiler la face. Et même la farce. Ce qui nous ramène au début de ce texte. Car, ma parole, même le profane n'ignore pas que les divergences et les pierres d'achoppement entre Alger et Paris sont tout aussi nombreuses qu'insurmontables. A titre d'exemple, il est évident que l'Algérie et la France ne partagent pas du tout la même vision en ce qui concerne la manière de régler la crise malienne. De plus, la France refuse d'admettre qu'elle est à l'origine de cette crise, puisqu'elle représente, en grande partie, la résultante de ce qui se passe actuellement en Libye, mais aussi de la politique qu'a suivie le Président malien Amadou Toumani Touré (ATT), grand ami de la France. Il est également vrai que Paris ne souhaite pas entendre parler de ses crimes coloniaux, et refuse donc catégoriquement de les avouer, et encore moins de s'en repentir. Quant au nerf de la guerre, l'argent en l'occurrence, la zone euro se trouve actuellement dans un bien triste état pour nous être d'un quelconque secours. Au reste, elle ne nous a pas été utile du temps de ses années fastes. Comment pourrait-il en être autrement, aujourd'hui que rien ne va plus. Même la visite de Hollande à Alger, prévue pour avant la fin de cette année, risque carrément d'être reportée sine die, en dépit du cadeau royal offert à Alstom via les 6 milliards de nouveaux projets de tramways à travers le pays. Faut dire en effet que l'arrivée de l'Algérien Lakhdar Brahimi, sa visite intempestive en France, et les rebondissements que vit actuellement la crise syrienne, mais aussi celle dans le nord du Mali et toute la bande sahélo-saharienne, ne sont guère pour apaiser les tensions et réduire les divergences entre Alger et Paris. Mais, diplomatie oblige, nous sommes censés nous contenter de «mots» et de «déclarations d'intentions», sans pour autant se voiler la face. D'ailleurs, le voile est interdit en France dans les lieux bibliques. Pardon, publics... Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.


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