Algérie

Khelli l'bir beghtah Criminalité : une montée effrayante



En cet après-midi caniculaire de ramadan, une jeune femme revient du marché. Elle porte un sac de provisions et presse le pas pour rejoindre son domicile sis dans une cité à la sortie de la ville. A ce moment de la journée, les passants sont très rares. Soudain, de derrière une villa, surgissent trois jeunes à l'allure «normale», cheveux enduits de gel et pantacourts, qui la somment de leur remettre son sac à main. Elle se met à crier et l'un des malfrats sort un couteau.
La bonne femme tombe dans les pommes et ses agresseurs s'enfuient avec leur butin. Scène ordinaire, banale, d'une violence urbaine devenue tellement routinière que les gens ne prennent même plus la peine d'en parler. Et les passants ' Ils ne bougent pas parce qu'ils ont peur de recevoir un coup de couteau mortel. C'est déjà arrivé et des bonnes âmes y ont laissé la vie en voulant secourir une victime.
Pis encore, certaines victimes renoncent à porter plainte, de peur des représailles car en général les voyous qui les agressent sont du même quartier et même s'ils sont pris et jetés en prison, leur séjour ne dure pas longtemps par la grâce accordée aux petits délinquants. Toute la question consiste à savoir où finit le petit délit et où commence le grand banditisme ' Le vol à l'arraché s'accompagnant souvent de graves blessures notamment en cas de résistance de la victime, et le kidnapping ainsi que le vol par effraction sont du même ordre : il y a en plus du corps de délit lui-même, atteinte à l'intégrité physique. Avec tous les risques que l'agression occasionne.
Pourtant certains analystes sont prompts à mettre cette délinquance sur le dos du ramadan, la confinant ainsi à une manifestation conjoncturelle. Faux ! La violence n'a pas de saison. Et tout ce que compte le pays comme drogués, petites frappes, bandits des petits et grands chemins, ça ne connaît aucun répit. Il y a même une division «sociale» et géographique du travail et quand certaines localités se spécialisent dans la drogue, d'autres font dans les casses des fourgons blindés alors que des bourgades se spécialisent dans le vol à l'arraché tandis que des régions montagneuses font dans le kidnapping... Sommes-nous en train d'assister à l'émergence d'une société qui puise sa survie dans la violence, le racket et même le meurtre ' Tout porte à le croire. D'autant plus qu'en face, le laxisme ambiant sert à l'évidence cette criminalité qui ne prend même plus la peine de se cacher. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir Beghtah.


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