Algérie

Khelli l'bir beghtah La viande de luxe



Le débat n'en finit pas. Bien avant le mois de ramadan, on avait fait de la viande un sujet national au même titre que les patates quelques mois auparavant quand celles-ci étaient cotées à plus de 100,00 dinars le kilo. A tel point donc qu'une association de consommateurs avait appelé au boycott de la viande et s'enorgueillissait même d'avancer le taux de 30 % de citoyens qui auraient décidé de ne pas acheter de viande, répondant ainsi à l'appel de boycott. Faux ! D'abord parce que le boycott est une action citoyenne concertée, au même titre que d'autres formes d'expression collective, il s'agit de bien constater l'énorme retard que nous accusons par rapport aux autres pays. Ensuite parce que 30 % de clients qui se seraient privés de viande, ne l'ont pas fait par esprit de boycott mais tout simplement par manque de moyens. Comme quoi dans les faits, la viande, qu'elle soit rouge ou blanche, est constamment boycottée vu son prix surréaliste. Pour dire l'extrême dénuement dans lequel se trouve une bonne partie de la population. Notamment en cette période où les prix sont doublés par une race de vampires convaincus qu'ils font du commerce alors qu'ils pratiquent un vol ! Le bouquet de coriandre est, du jour au lendemain, passé de 10,00 à 20,00 dinars ! Inutile de parler de tous les légumes et fruits. C'est un économiste classique Adam Smith qui, il y a deux siècles, parlait de «main invisible» régissant le marché et imposant les prix. Chez nous, si la main n'est pas visible, les spéculateurs, eux, le sont bien et posent de sérieux problèmes à des pouvoirs publics qui, dans l'incapacité chronique de réguler un marché depuis si longtemps entre les spéculateurs de tous bords, maquignons, grossistes, mandataires et aussi quelques détaillants peu scrupuleux, ne peuvent que constater les dégâts. C'est à cause de ces circuits que la viande a pris des dimensions de luxe. Enfin de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.


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