A quelques jours de la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale, l'ambiance est à la normalité et rien ne laisse présager le caractère grandiose, dévolu à un tel événement. Bien sûr, on annonce çà et là, quelques manifestations d'envergure comme cette comédie musicale qui réunira une centaine d'acteurs, ou encore cette longue marche destinée à emprunter sur 700 kilomètres, l'itinéraire des moudjahidine, mais le reste des cérémonials n'échappera pas aux aspects protocolaires. Un discours ici, une conférence là, un colloque là-bas, le tout agrémenté du traditionnel dépôt des gerbes de fleurs dans les carrés des Martyrs et dispersion ! Pourtant, le chiffre lui-même par sa rondeur, confère à la date une symbolique et une charge émotionnelle qui auraient pu être largement «exploitées», pour mieux raconter l'Histoire aux jeunes générations. Ces mêmes jeunes qui, il y a des décennies, accomplissaient chaque 5 juillet des mouvements d'ensemble dignes des plus grandes fresques. Il y avait à l'époque, un esprit festif auquel adhérait toute la population et l'étendard flottait alors sur les balcons des chaumières, bien avant la date anniversaire. Qu'est-ce qui a donc fait ce détachement, ce désintérêt même d'une date hautement symbolique ' Avec la mondialisation, certaines doctes analystes sont prompts à parler de la «fin des nationalismes», mais il faut juste se rappeler l'extraordinaire explosion populaire qui a eu lieu lors de la victoire de l'Equipe nationale de football sur celle de l'Egypte, pour opposer un cinglant démenti à cette assertion. Pour dire que le patriotisme et l'amour du pays ne se décrètent pas. Tout comme on ne décrète pas un parti politique dépositaire exclusif, de la mémoire nationale. Les déchirements qui ont marqué récemment le FLN, ont désabusé les Algériens, choqués de voir le sigle historique devenir l'enjeu de toutes les man'uvres, l'objet de bagarres dignes de chiffonniers, selon l'expression consacrée d'un confrère. Les enfants de l'Indépendance ont eux, un demi-siècle d'âge et il y en a parmi eux qui ne songent qu'à lever les voiles. Peut-être que la liesse viendra encore une fois d'une qualification de l'Equipe nationale... Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.
Rabah Khazini
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 30/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Khazini
Source : www.infosoir.com