Algérie

Khelli l'bir beghtah Une question de timing



Khelli l'bir beghtah                                    Une question de timing
L'émission «C'est dans l'air» diffusée quotidiennement sur France 5 a traité des retombées du printemps arabe et de la confiscation des acquis des révoltes populaires par les islamistes. On a ainsi évoqué les cas les plus emblématiques, à savoir l'Egypte, la Tunisie et la Libye. Reportages à l'appui, on a montré comment des mouvements intransigeants et intégristes s'en prenaient violemment aux espaces de liberté notamment en Tunisie où les exposants d'une galerie d'art furent pris à partie par des barbus déchaînés qui y mirent le feu. A l'évidence, l'exemple algérien revenait sans cesse dans le débat et tous les invités ne manquèrent pas de rappeler la similitude des événements qui eurent lieu en Algérie il y a deux décennies. C'est alors que fort de cet exemple édifiant, l'un des convives ' Antoine Sfeir, habitué des plateaux télé et grand expert du monde ' se fendit d'une longue analyse pour dire que l'erreur a été d'arrêter le processus électoral en Algérie et qu'il aurait fallu laisser aux islamistes l'occasion de gouverner. Prenant exemple sur leurs semblables en Egypte et en Tunisie, il conforta sa thèse par le fait qu'il est possible d'avoir une gouvernance islamiste modérée qui s'accommoderait très bien avec les grands préceptes démocratiques. Dieu merci, un invité lui rappela que ce sont les islamistes tunisiens et égyptiens qui ont tiré les leçons de l'expérience algérienne et par conséquent se retiennent bien de dévoiler leurs cartes comme l'ont fait «imprudemment» leurs frères idéologiques algériens.
Ceux-ci avaient, bien avant les fameuses élections, commencé à vouloir régenter la vie des citoyens et il suffit de se rappeler toute la somme d'interdits décrétés bien avant les élections. La preuve, en Tunisie, en Egypte et en Libye, ils promirent de respecter scrupuleusement les grandes orientations républicaines, et une fois intronisés, ils annoncèrent d'un même concert l'application de la charia. Chez nous, ils s'étaient attaqués aux beaux-arts avant les élections. En Tunisie, ils l'ont fait après. Simple question de timing. Le reste est terriblement ressemblant. Et la menace est toujours dans l'air. Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.
Rabah Khazini


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