Algérie

Khelli l'bir beghtah



Khelli l'bir beghtah
Le championnat le plus laborieux de l'histoire du football va bientôt clore son exercice sur un goût d'inachevé, voire de rage.
Annoncés comme récipiendaires du professionnalisme, les clubs ont continué à fonctionner comme de fieffés amateurs, reconduisant les vieilles pratiques, celles-là qui consistent à mettre le paquet croyant ainsi que seul l'argent est garant de réussite. Grosse erreur puisque paradoxalement, ce sont les formations les moins riches ou du moins celles qui ont roulé avec des petits budgets qui se sont le mieux comportées lors de cette saison qui a vu l'émergence de l'équipe de l'USMH éliminée en demi-finale de la Coupe d'Algérie par un Coffi Kodjia bis et cette équipe de la JS Saoura qui a évolué sans tambour ni trompette, loin des feux de la rampe et qui a discrètement accompli un magnifique parcours pour accéder en ligue 1 professionnelle. Sans vedettes parce que ses joueurs sont tous issus du terroir, au moment où de prestigieux clubs ont procédé à des recrutements très coûteux à l'image de l'USM Alger dont le salaire mensuel du joueur avoisine les' 300 millions de centimes ! D'autres clubs comme la JSK ou le MC Oran ont consenti des sommes énormes pour en définitive finir la saison sur de gros doutes quant à leur maintien ! En fait, le football, plus qu'un sport, est un épiphénomène social qui a la lourde charge de canaliser une jeunesse de plus en plus encline à la «désobéissance». Aussi est-il laissé à la gestion d'inamovibles présidents et dirigeants chargés de gérer la marmite quitte à opérer de la manière la plus opaque qui soit. Il est anormal qu'un club dépense des milliards juste pour l'équipe fanion alors que les petites catégories et la formation font de la figuration, subissant les pires difficultés comme celle de ne même pas trouver d'équipements. On a donc institué une politique du vedettariat qui nous a menés droit dans l'impasse, en nous réveillant brutalement avec une équipe «nationale» composée de footballeurs en provenance des championnats étrangers. Le président de la Fédération s'est alors mis à chercher un entraîneur étranger en déclarant publiquement que l'Algérie n'avait ni équipe ni techniciens ! Terrible constat pour un pays qui a ébranlé les certitudes sportives des plus grandes nations, la terrible Allemagne d'alors. En ces temps, le pays veillait à protéger ses frontières, et son club de football évoluait avec des joueurs locaux, portant des tenues fabriquées par des entreprises nationales :
Madjer et Belloumi portaient des maillots frappés du sigle de la défunte Sonitex. Ironie de l'histoire : au moment où l'industrie textile connaît une grande crise devant la friperie importée avec la bénédiction des députés, notre football aussi se débat dans sa crise et on importe des footballeurs. Cherchez le lien ! Enfin, de quoi je me mêle ' Khelli l'bir beghtah.




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