Un Salon du tourisme, aussi étoffé soit-il et constellé d'invités de marque, peut-il contribuer à relancer ce secteur maintes fois vanté, présenté comme la ressource qui remplacera les hydrocarbures' Pas forcément. Parce que ces manifestations sont certes nécessaires dans la mesure où elles constituent une excellente opération de marketing, mais peuvent se révéler insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées de feuilles de route concrètes.
Or, encore une fois, on convoque les chiffres pour annoncer que le tourisme se porte de mieux en mieux. Cela va des entrées sur le territoire national au nombre de lits en passant par la construction de grands hôtels disséminés à travers les principaux centres urbains.
Ainsi, pour ce Salon, il faut reconnaître quelques innovations dont la lecture en braille des cartes en relief, l'encouragement du tourisme local et une meilleure disposition à se concerter avec les opérateurs nationaux. Soit mais il y a le reste, tout le reste. Comme s'il suffisait de multiplier les infrastructures d'accueil pour aussitôt attirer le visiteur. En vérité, le tourisme est un domaine très sensible qui exige une approche beaucoup plus conceptuelle que l'annonce triomphaliste du nombre de lits pour le développer : étudier minutieusement les grandes mutations qui se sont opérées ces dernières décennies dans l'offre et surtout la demande de larges pans des sociétés qui exigent bien plus que des séjours en pension complète au bord de la mer ou des randonnées à dos de dromadaire dans le Grand Sud. De nouveaux vecteurs ont émergé avec la mondialisation et désormais il est plus question de tourisme écologique, culturel et religieux que de ces formules classiques devenues désuètes. Et sur ces plans, l'Algérie offre un choix inégalable avec ses très nombreux sites encore à l'état sauvage.
Des monts des Aurès à ceux du Djurdjura en passant par les grands parcs naturels, cette «marchandise» est unique au monde alors que les stations balnéaires pieds dans l'eau se sont standardisées au point de devenir banales et sans attrait. Le client d'aujourd'hui exige de la nouveauté et le pays est capable d'en offrir, notamment à cette catégorie de touristes très ciblée, les seniors, les retraités, très attirés par les randonnées pédestres en montagne avec hébergement chez l'habitant. Avec les grands hôtels, il faudrait peut-être songer à instaurer ce qu'on appelle les chambres d'hôtes, lieux de séjour chez l'habitant dans ces contrées montagneuses et sahariennes. C'est ce que cherche le visiteur. Enfin, de quoi je me mêle' Khelli l'bir beghtah.
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Posté Le : 26/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Khazini
Source : www.infosoir.com