ChakibUne augmentation de la production de pétrole n'aura aucune incidence sur le marché, car le niveau actuel des stocks est jugé suffisant pour répondre à la demande mondiale. C'est, en quelque sorte, ce qu'avait affirmé, hier, à Koweit, en marge de la visite d'Etat du Président Bouteflika, le ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, également président en exercice de l'Opep. Selon le président de l'Opep, «l'organisation n'a pas besoin d'augmenter sa production dans l'immédiat, car le marché est équilibré». Il a estimé que «toute hausse de la production serait sans incidence sur les prix du pétrole, étant donné qu'il y a un équilibre entre l'offre et la demande». Le ministre de l'Energie a ajouté, argumentant l'analyse du marché pétrolier par l'Opep, que «nous avons augmenté la production, l'an dernier, et les prix ont continué leur hausse. Si nous augmentons la production, nous ne trouverons pas d'acheteurs». En fait, les prix pétroliers ont pratiquement augmenté de cinq fois, les cours ayant clôturé, vendredi sur le marché de Londres à 117 dollars le baril. C'est ce qui a nourri une grande polémique sur les marchés entre acheteurs, producteurs et spéculateurs. Car si l'Opep et le ministre qatari de l'Energie l'a réaffirmé, hier, au forum de Rome, estime que le marché mondial est suffisamment approvisionné, l'Opep ne devant, dès lors, pas augmenter sa production, les pays consommateurs à forte croissance économique voient les choses différemment. Les pays consommateurs, comme ceux appartenant à l'OCDE, dont les 7 pays les plus industrialisés, veulent faire pression sur l'Opep pour qu'elle augmente sa production. Une mesure qui servira fatalement à faire baisser les prix et améliorer les stocks de ces pays, alors que les pays Opep ne devraient pas, en augmentant leur production, en bénéficier directement car devant amortir de lourds investissements, en amont et en aval de la production. C'est, en fait, comme un jeu, c'est à celui qui feinte le plus pour ne pas être mangé. Et, dans ce jeu, les pays de l'Opep ont assez de recul pour apprécier la situation actuelle sur le marché pétrolier. D'autant que l'avenir des grandes compagnies pétrolières se rétrécit de plus en plus. Selon le P-dg du groupe pétrolier italien Eni, Paolo Scaroni, les compagnies pétrolières internationales, qui par le passé contrôlaient la majorité des réserves pétrolières et la production mondiale, doivent, aujourd'hui, repenser leur métier pour «survivre» dans le nouveau paysage pétrolier mondial. «Dans les années 1970, les compagnies pétrolières internationales contrôlaient près de 75% des réserves pétrolières mondiales et 80% de la production. Aujourd'hui, elles contrôlent seulement 6% des réserves pétrolières et 20% des réserves gazières, 24% de la production de pétrole et 35% de la production de gaz», le reste étant aux mains des compagnies nationales, a notamment relevé le P-dg d'ENI devant le Forum international de l'Energie, à Rome, qui réunit pays producteurs et consommateurs de pétrole. Sur le marché pétrolier de New-York, le léger américain «light sweet crude» est monté vendredi jusqu'à 117 dollars pour clôturer à 116,69 dollars contre 110,14 dollars, une semaine auparavant. A Londres, le Brent de la mer du Nord a culminé sur un Big record à 114,22 dollars, avant de terminer la séance à 113,92 dollars, contre 108,75 dollars, une semaine auparavant. Selon M. Chakib Khelil, la hausse des prix du pétrole est provoquée par la crise économique américaine et le déclin de la valeur du dollar. «Quand le dollar perd un pour cent, le prix du pétrole augmente de quatre dollars par baril», a affirmé le président de l'Opep. Et, si l'économie américaine enregistre une hausse rapide de sa croissance, cela aura un effet immédiat sur les prix pétroliers, qui iront progressivement à la baisse dès 2009, prédit le président de l'Opep. Mais, pour l'heure, les prix restent haussiers sur les marchés pétroliers asiatiques ou européens et américains.
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Posté Le : 21/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Babes
Source : www.lequotidien-oran.com