Le nouveau patron de l'arbitrage algérien, Khelil Hammoum, défend ses troupes et dédramatise. Il promet moins d'erreurs d'arbitrage dans les dernières journées des championnats professionnels.Le Temps d'Algérie : Les erreurs d'arbitrage se multiplient depuis l'entame de la phase retour et les critiques à l'encontre des arbitres aussi. N'êtes-vous pas inquiet 'Khelil Hammoum : Non, je ne suis pas inquiet. Chez nous, on dramatise un peu et on gonfle trop les choses. On a moins de fautes d'arbitrage par rapport à des championnats de grandes nations de football. Sans citer de noms, il y a eu une centaine d'erreurs d'arbitrage dans un championnat huppé et prestigieux, alors que pour une dizaine de fautes chez nous, on crie au scandale. Je ne cherche pas à me justifier, les erreurs d'arbitrage font partie du foot. L'arbitre est un être humain et il peut se tromper. On accorde des circonstances atténuantes à tout le monde sauf aux arbitres. Personne ne les défend, ne les protège. On parle des problèmes des autres acteurs du football, pas de ceux des arbitres qui peuvent se tromper comme les joueurs qui ratent des penalties et des buts ou les entraîneurs qui se trompent de choix ou de coaching. L'erreur est humaine, mais on se focalise seulement sur les fautes des arbitres. Depuis ma venue à la tête de la CFA, j'essaye de créer un climat de confiance. Je n'admets pas qu'on doute de l'honnêteté des arbitres. Il n'y a pas d'erreurs préméditées. Que ceux qui pensent le contraire nous apportent des preuves et on ira en justice. A la FAF, on est décidé à combattre la corruption.Ne pensez-vous pas que la pression a augmenté depuis que la CFA tient au secret la désignation des arbitres 'Tout le monde se focalise sur la désignation, alors que la première mission de notre commission, c'est la formation. On fait bien évidemment de la désignation et on désigne les meilleurs arbitres pour les matches. Les meilleurs et les mieux en forme sont désignés. Il y a des nominés par mois sur la base des notes données par des évaluateurs qui sont d'anciens arbitres. On a des évaluateurs chez nous, on ne va pas en importer quand même. Dans tous les domaines, il y a des compétents et des incompétents. On essaye de mettre les meilleurs pour les grosses affiches. On essaye de faire de notre mieux. Ces erreurs sont dues à l'énorme pression exercée sur les arbitres. Il y a trop de pression sur nos arbitres qu'on doit protéger. C'est l'affaire de tout le monde, on doit s'y mettre. Ceux qui fautent sont sanctionnés et suspendus. Ils ne sont pas désignés durant une certaine période. On garde au secret la désignation pour réduire la pression sur les arbitres et les mettre dans les meilleures conditions avant les matches.Aujourd'hui, ce sont beaucoup plus les juges de touche qui sont pointés du doigt...Il n'y a plus de juges de touche, ce sont des assistants. C'est un travail de groupe et d'équipe. Il s'agit d'un quatuor. J'insiste à dire qu'il faut qu'il y ait la confiance. La suspicion va nous mener vers le pire. L'arbitrage algérien va bien en dépit de ces erreurs. Il y a beaucoup de pression. Les critiques des médias et des dirigeants de club vont créer une pression négative et influer sur les décisions des arbitres. J'avoue qu'on est confronté à un problème de formation au niveau des arbitres assistants et on essaye d'y remédier.Comment faire pour protéger les arbitres 'C'est l'affaire de tout le monde. A la CFA, on essaye de mettre l'arbitre dans les meilleures conditions possibles. On a même fait appel à des psychologues pour les prendre en charge. On organise aussi des séminaires pour se corriger. On a un séminaire de quatre jours à partir du 26 février en présence de deux experts FIFA et CAF. Quatre journées de championnat plus tard, on fera un autre séminaire. Moi, j'assume mes responsabilités. On va tout faire pour réduire les erreurs. On recourt à la vidéo pour se corriger. On décortique même les rencontres qui ne sont pas télévisées. On ne prend pas en considération les séquences montrées sur le petit écran seulement. On demande le brut au niveau de la télévision algérienne qui couvre tous les matches. L'Algérie est l'un des premiers pays en Afrique qui utilise la vidéo. Il y a un service de l'audiovisuel au niveau de notre commission. Le chargé de l'audiovisuel est invité au Qatar et en Egypte pour une formation. Le CAF veut même l'engager.Vous avez signé un protocole de coopération avec la Fédération du Qatar. peut-on s'attendre à l'arrivée d'arbitres qataris pour diriger des matches de notre championnat 'L'Algérie est un grand pays et on n'a pas besoin d'arbitres étrangers. On doit faire confiance à nos arbitres, à nos compétences.Ne regrettez-vous pas d'avoir pris les commandes de la CFA 'Je ne regrette jamais mes choix et mes décisions, que je prends après mûre réflexion. C'est un grand chantier et j'ai besoin de l'aide de tout le monde pour rendre l'arbitrage algérien meilleur. Personne n'aide l'arbitre chez nous. Tout le monde est contre lui. Il vit parmi nous en Algérie, ce n'est pas un extra-terrestre.
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Posté Le : 15/02/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L B
Source : www.letempsdz.com