Algérie

«Khelil est passible de tribunaux pour haute trahison» Mohamed Chafik Mesbah hier à Annaba



Le docteur Mohamed Chafik Mesbah, ex-officier de l'ANP et politologue, a insisté hier à Annaba sur la nécessité de tenir à l'écart de la vie politique du pays l'armée nationale, et ce, pour le bien de l'Algérie.
«Je n'ai jamais autant exhorté l'armée algérienne à se tenir loin de la politique, car j'ai peur pour mon pays», a-t-il déploré en marge d'une conférence qu'il a animée à l'école préparatoire en sciences économiques commerciales et sciences de gestion. Intitulée «Algérie, situation interne et environnement international», cette conférence qui a drainé un nombre important d'universitaires et d'étudiants a traité de l'avenir «impérieux» qui peut être réservé à l'Algérie si d'importantes dispositions ne sont pas prises incessamment.
En effet, selon le conférencier, «l'Algérie est visée dans son intégrité territoriale depuis longtemps et le mal peut venir du Sud. Les mutations internationales peuvent appeler les Occidentaux, notamment les USA, à un droit de contrôle, via l'ONU, des ressources hydrocarbures de l'Algérie qui approvisionnent l'Europe.» Le diplômé du Royal College of Defense Studies de Londres n'est guère optimiste quant à l'avenir de notre pays. Pour lui, «si l'Algérie a pu temporairement éviter un Printemps arabe suite à la profusion des finances et la complaisance de la France, il n'en reste pas moins que son système doit être réformé. Cependant, ce système n'est plus réformable de l'intérieur.
Le changement viendra de l'extérieur. L'Algérie sera touchée fatalement par un processus inévitable, car il n'y a pas de démarche de substitution». Sur le plan extérieur, Dr Mesbah a tiré à boulets rouges sur la politique extérieure du pays, notamment la diplomatie algérienne qui est, également, en crise. «Le président Abdelaziz Bouteflika a accaparé tout le pouvoir des relations extérieures et son ministre des Affaires étrangère est aussi son fondé de pouvoir. Ce secteur névralgique a fait rétrograder l'Algérie qui n'est plus actuellement une force régionale en matière diplomatique. Une réforme de ce département est plus qu'urgente.»
Lors des débats, plusieurs intervenants ont interrogé l'orateur sur les scandales que vit actuellement l'Algérie. L'expert a, en réponse, souligné que «les services de renseignements algériens qui ont en leur possession les preuves documentées relatives aux graves anomalies de gestion, ont dû faire part de ces dépassements à la classe politique pour qu'elle intervienne. C'est une mission de prévention des atteintes à l'économie nationale». L'ex-officier de l'ANP, qui a regretté la démission de l'élite algérienne ayant été exclue, à tous les niveaux, des décisions du pays, a estimé que «Chakib Khalil est passible de tribunaux pour haute trahison».


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