Vous êtes le seul club à avoir initié un projet de formation pour les jeunes, calqué sur le modèle de Mimosa. Expliquez-nous les contours de cette initiative 'La décision de changer de stratégie et d'adopter la voie de la formation a été prise suite à notre relégation de la L1 à la L2. A ce moment-là, nous avons compris que nous ne pouvions pas nous mettre dans cette spirale destructrice de salaires spéculatifs des joueurs qui nous mèneront droit vers l'endettement et donc la faillite.Suite à cette décision importante pour le club, il nous fallait trouver la bonne recette pour nous lancer dans la vraie formation avec des partenaires qui ont vécu et ayant capitalisé de l'expérience, car pour nous, il est clair qu'on ne pouvait pas le faire par manque de savoir-faire.Celui qui présentait le meilleur profil pour le continent africain était incontestablement Jean- Marc Guillou avec une grande expérience et une grande réussite avec son académie de l'ASEC Mimosa à Abidjan, très vite nous nous sommes mis d'accord et l'aventure pouvait commencer dès avril 2007.Il est aussi important de dire que nous partageons avec notre partenaire la même philosophie basée sur la technique et l'intelligence de jeu, ceci est un élément qui nous a encore rapprochés.-Quel bilan dressez-vous de cette expérience sur le plan technique, organisationnel et financier 'On savait dès le début que nous n'avions pas choisi la facilité, car le processus de formation est long (8 à 10 ans de travail avec les gosses), contraignant. En fait c'est une responsabilité que d'extraire les gamins de leur milieu familial, faire ensuite le suivi au quotidien et sur tous les plans, en plus des charges financières (construction du centre à Tessala El Merdja ainsi que les charges du quotidien).Mais ce qui est sûr, c'est que ça coûte beaucoup moins que ce qu'on aurait dépensé si on avait opté pour la politique des salaires spéculatifs. De plus, cette formidable expérience nous a valu d'être classés doyen dans la formation en Algérie.Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans la mise en place de votre projet 'Au départ, le projet est passé un peu inaperçu, étant habitués dans le milieu du foot aux projets mort-nés, les gens se sont dit en voilà un de plus. Cette situation nous a permis, les premiers temps, de travailler dans la sérénité et le calme. Mais dès que c'est devenu un peu plus sérieux, les apprentis destructeurs ont commencé à dénigrer le projet gratuitement, notamment avec l'histoire d'entraînements pieds nus.Après 3 à 4 ans de travail, les gens commençaient à demander des résultats et des comptes avec la fameuse phrase : «Alors, ils sont où ces académiciens '» Cependant, on avait du mal à répondre à cette question, car ces personnes, qui n'ont pas plus de culture que ça sur la formation, pensent qu'il suffit de réunir quelques enfants doués dans une structure, où ils sont encadrés pour former de façon certaine des Zidane et Messi, mais c'est plus compliqué que ça.Sur le plan financier, il faut savoir que nous n'avons jamais reçu la moindre enveloppe de quiconque pour ce projet, alors que nous tous sommes convaincus que c'est la seule voie pour le salut de notre foot. Néanmoins, je profite de cette occasion pour remercier Sonelgaz, son PDG et ses proches collaborateurs pour leur aide financière à l'académie depuis 3 ans.Comptez-vous poursuivre l'expérience 'Nous sommes plus motivés que jamais, surtout lorsqu'on voit notre équipe première constituée en grande partie de joueurs issus de cette académie, être aussi performante. De plus, certains joueurs s'imposent à l'étranger et d'autres dans des clubs de première division et cela constitue une motivation en plus.L'actualité a été dominée ces derniers jours par l'épisode Fekir. Que pensez-vous de cette affaire 'Quoi de plus normal que Fekir ait fait le choix de jouer pour le pays qui l'a vu naître et qui l'a formé dans le foot et hors foot ' Il baigne dans cette culture française depuis sa naissance, son choix ne me surprend pas.C'est un jeune qui a beaucoup plus d'attache en France qu'en Algérie, donc son choix est cohérent. De plus, les volets plan de carrière et financier ont pesé dans ce choix. Il n'a certainement jamais été aussi conseillé que durant ces dernières semaines, il faut donc zapper cet épisode et nous orienter sérieusement vers la formation.Cette histoire devrait nous booster pour nous mettre au travail sérieusement pendant une dizaine d'années afin de récolter demain des joueurs de qualité.Pensez-vous que l'option du tout- professionnel est l'unique choix devant les responsables du football algérien pour disposer d'une équipe nationale de haut niveau 'Il faut savoir que dans un projet quelconque, il faut toujours commencer par définir les objectifs, ensuite identifier les moyens et faire le parallèle avec le foot, si notre but est d'essayer de nous qualifier avec l'EN à chaque compétition majeure, alors la politique est bonne.
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Posté Le : 20/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ouahib
Source : www.elwatan.com