Algérie

Kheireddine Zetchi hors jeu



C'était dans l'air depuis quelques jours déjà, nous l'annoncions du reste dans ces mêmes colonnes le 20 mars : le président sortant de la FAF, Kheireddine Zetchi, ne briguera pas un second mandat à l'occasion des élections prévues le 15 avril prochain. C'est l'auteur de la dernière tentative de briser la glace entre Zetchi et les pouvoirs publics (voir notre édition d'hier), à savoir le sélectionneur national Djamel Belmadi, qui a annoncé officiellement, en conférence de presse, cette décision à l'issue de la rencontre contre le Botswana (5-0)."Le président Zetchi ne sera plus à la tête de la FAF lors du prochain mandat olympique (2021-2024), car ils nous a officiellement annoncé qu'il ne compte pas se représenter. Nous avons donc tenu à lui rendre hommage, car le succès de l'EN n'est pas uniquement l'?uvre des joueurs et des entraîneurs, mais aussi celui du président. Il a beaucoup fait pour la sélection, et je tiens à le souligner personnellement", a indiqué le sélectionneur national.
Peu avant la conférence de presse, Djamel Belmadi et ses joueurs ont rendu un vibrant hommage à Kheireddine Zetchi, arborant des maillots blancs sur lesquels on pouvait lire "Merci président". Coopté le 20 mars 2017 à la tête de la FAF grâce à l'ex-conseiller de l'ex-président de la République Abdelaziz Bouteflika, son frère Saïd, Zetchi quitte la FAF comme il est arrivé, c'est-à-dire par une décision politique. Une lubie du pouvoir perpétuée depuis l'indépendance.
Cependant, au-delà de cet aspect politique, il faut avouer que la gestion de Zetchi à la tête de la FAF pendant ces dernières années a été marquée par des scandales multiples. Arbitrage catastrophique sous le joug de certaines personnes, marchandage des matchs, affaire de corruption, commissions de gestion des compétitions dépendantes et abus d'autorité en ce qui concerne les sanctions prononcées contre certains présidents de club ont caractérisé le règne éphémère de Zetchi.
L'échec répété lors des élections au sein des instances internationales (CAF et FIFA) et le scandale de la RASD ont fini, en outre, par ternir l'image d'un bureau fédéral défaillant qui a connu une cascade de démissions de ses membres. Pour les observateurs, le changement s'imposait. Le pouvoir n'en attendait pas moins ? pour les raisons invoquées plus haut ? pour sévir.
Seule éclaircie au tableau, la Coupe d'Afrique des nations remportée haut la main en juillet 2019 en Egypte par la bande à Belmadi, vite dissipée pour Zetchi par l'affaire de la remise des médailles à la présidence de la République.
L'histoire retiendra que la deuxième Coupe d'Afrique des nations de l'Algérie a été remportée sous le règne de Kheireddine Zetchi. "Si j'étais à la place de Zetchi, je serais parti il y a longtemps."
La sentence est de Belmadi. Visiblement, la messe était dite depuis longtemps. Dans un tweet publié lundi soir, le président de la République, M. Abdelmajid Tebboune, a remercié "la sélection nationale pour son parcours exceptionnel lors de sa qualification pour la Coupe d'Afrique des nations 2022 et l'exploit réalisé, sa série d'invincibilité de 24 matchs, sous les commandes du talentueux coach Djamel Belmadi".
Il a exprimé en outre ses v?ux de réussite pour la qualification à la Coupe du monde 2022 : "Nous vous soutenons tous, champions." Pas un mot sur Kheireddine Zetchi...


SAMIR LAMARI


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