Khartoum réitère sa demande de remplacement des forces éthiopiennes au sein de la Fisnua

Le Soudan a réitéré jeudi sa demande de remplacement des forces éthiopiennes au sein de la Force intérimaire de sécurité des Nations-Unies pour Abyei (Fisnua).Le Conseil de sécurité et de défense du Soudan a discuté de la situation de la Fisnua et de son avenir lors d'une réunion tenue au palais présidentiel de la capitale Khartoum, et réaffirmé la position ferme du Soudan concernant la nécessité de poursuivre la mission avec des forces multinationales, sans que l'Ethiopie en fasse partie, a indiqué le ministre soudanais de la Défense Yassin Ibrahim Yassin dans un communiqué.
Le Conseil s'est dit préoccupé par «les violations de sécurité de nature militaire et le phénomène croissant d'exploitation et d'utilisation d'uniformes militaires dans la conduite de crimes qui menacent la sécurité sociale et la paix», a déclaré le ministre, ajoutant que le Conseil avait souligné la nécessité de former une force conjointe sous un commandement unifié, avec un mandat approprié pour faire face aux violations.
Le Soudan estime que l'Ethiopie n'a pas réussi à établir la paix dans la zone contestée d'Abyei entre le Soudan et le Soudan du Sud.
La Fisnua a été créée en 2011 par le Conseil de sécurité des Nations-Unies pour surveiller la frontière d'Abyei. Principalement composée de forces éthiopiennes d'environ 4 200 soldats et 50 policiers, la taille de ces forces a ultérieurement été augmentée à 5 326 membres, tous originaires d'Ethiopie.
Les relations soudano-éthiopiennes sont tendues à cause de la montée des tensions, notamment des escarmouches meurtrières, le long de la frontière entre les deux pays depuis septembre 2020.
Le Soudan accuse des agriculteurs éthiopiens, soutenus par les forces armées éthiopiennes, de s'être emparés de terres soudanaises dans la région de Fashaga le long de la frontière et de les cultiver depuis 1995.