Algérie

Khartoum et Juba signent des accords en vue de régler leurs différends



Khartoum et Juba signent des accords en vue de régler leurs différends
Le Soudan et le Soudan du Sud ont finalement signé, jeudi à Addis-Abeba, une série d'accords de "sécurité" et de "coopération", en attendant de trouver un compromis concernant la zone contestée d'Abyei.
Ces accords interviennent après quatre jours de longues discussions à Addis-Abeba entre les deux voisins en vue de régler les différends qui les ont conduits au bord de la guerre au printemps dernier.
Selon le conseiller juridique du Groupe de mise en 'uvre de haut niveau de l'Union africaine (AUHIP), Barney Afako, cette série d'accord comprend la mise en place d'un "Mécanisme politique et de sécurité conjoint" et d'une "zone frontalière démilitarisée en cours d'activation".
Un accord post-sécession concernant le statut des ressortissants de chacun des deux Etats sur le territoire de l'autre, et des accords commerciaux, ont également été signés par les délégations des deux pays. Ces accords vont "permettre à chaque Etat de se développer, particulièrement avec la coopération de l'autre, pour aboutir à deux Etats viables", a relevé M. Afako.
Selon le président sud-soudanais Salva Kiir, la signature de ces d'accords entre le Soudan et le Soudan du Sud marque la fin du conflit entre les deux pays. "Nous assistons à la signature de l'accord de coopération qui met un terme à un long conflit entre nos deux pays", a-t-il déclaré. Mais, M. Kiir a regretté que les deux Soudans aient échoué à se mettre d'accord sur le devenir de la région frontalière d'Abyei, qu'ils revendiquent tous les deux.
Le président soudanais Omar Al-Bachir s'est engagé de son côté à "continuer avec le même esprit à chercher des solutions pour les questions non résolues encore en suspens, à savoir Abyei".
"Nous sommes résolus à honorer ce que nous avons signé (....) au nom de la paix et de la stabilité de nos deux peuples", a souligné M. Al-Bachir.
Les porte-parole des deux délégations à Addis-Abeba avaient déjà annoncé la veille que les deux présidents étaient arrivés à un accord partiel prévoyant notamment une zone démilitarisée à la frontière entre les deux pays.
Le négociateur en chef de l'Union africaine (UA) entre Khartoum et Juba, l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki s'est également réjoui de la signature de ces accords entre les deux pays voisins. "Nous sommes convaincus que ce qui vient de se passer constitue un pas de géant, à la fois pour le Soudan et le Soudan du Sud", a-t-il dit.
La reprise des discussions directes, tenues en présence du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn et du médiateur de l'UA, Thabo Mbeki a été le résultat des pressions continues de la communauté internationale afin de trouver un accord global sur les questions laissées en suspens par l'accord de paix de 2005.
Début août, Khartoum et Juba avaient conclu un accord sur le pétrole, concernant notamment les redevances de passage du brut sud-soudanais par les oléoducs du nord, un des sujets les plus épineux entre les deux voisins.
Le Soudan du Sud, qui a hérité de 75% des réserves de brut du Soudan d'avant la sécession mais dépend pour l'exporter des infrastructures du Nord, avait stoppé en janvier sa production, furieux que Khartoum ait prélevé de son brut pour se payer, faute d'accord alors sur le montant de ces redevances.
Les questions du statut de la zone contestée d'Abyei et de la démarcation de la frontière entre les deux pays sont en suspens depuis l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, et elles ont conduit au printemps les deux voisins au bord de la guerre.
Le Conseil de sécurité des Nations unies avait exigé des deux présidents qu'ils résolvent les problèmes clés qui étaient encore en suspens entre les deux Etats avant la sécession. Dans sa résolution 2046, le Conseil avait averti qu'il imposerait des sanctions aux deux pays s'ils ne réussissaient pas à régler leurs différends et à signer un accord pour le 22 septembre.


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