Algérie

Khartoum et Juba se rejettent la responsabilité Les négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud se sont soldées par un énième échec



Khartoum et Juba se rejettent la responsabilité Les négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud se sont soldées par un énième échec
Synthèse de Lyès Menacer
Les deux Soudan ne semblent pas prédisposés à signer une paix durable et régler le contentieux frontalier qui empoisonne leurs relations depuis la proclamation officielle de l'indépendance du Sud en juillet 2011. Les dirigeants des deux anciens frères-ennemis, qui se sont rencontrés à huis clos à Addis-Abeba, en Ethiopie, au sommet de l'Union africaine, ne sont pas arrivés à un compromis autour du tracé frontalier et du partage des ressources pétrolières, notamment celles relevant de l'enclave d'Abyeï, en attente, depuis deux ans, de la tenue d'un référendum d'autodétermination. Les deux parties continuent à s'accuser mutuellement de l'échec des pourparlers, ce qui ne fait qu'accentuer les tensions entre Khartoum et Juba qui affirme, via son chef de délégation Pagan Amum, que cet énième échec relève de la responsabilité du président soudanais Omar el-Béchir, qui a refusé un compromis lors de sa rencontre vendredi avec son homologue sud-soudanais Silva Kiir. «La rencontre entre les présidents en Ethiopie n'a abouti à aucune décision, car la partie soudanaise a renoncé aux accords conclus entre les deux pays», a déclaré M. Amum, cité par Ria Novosti. De son côté, le chef de la diplomatie soudanaise, Ali Karti, a souligné que «le Soudan du Sud dressait des obstacles à la mise en 'uvre des ententes intervenues», a repris l'agence moscovite sur son site internet. Pour rappel, Omar el-Béchir et Salva Kiir ont évoqué la création d'un mécanisme permettant de contrôler la sécurité à la frontière entre les deux pays, l'inclusion de la région dite des «14 miles» dans la zone frontalière démilitarisée et la formation d'un parlement de la région disputée d'Abyeï. Cependant, les chefs des deux Etats soudanais ne sont parvenus à s'entendre sur aucune de ces questions. Des affrontements ont lieu régulièrement dans cette zone frontalière, depuis l'indépendance de Juba qui a accusé Khartoum d'avoir bombardé à l'intérieur du territoire sud-soudanais. De son côté, Khartoum accuse Juba de soutien matériel et financier aux rebelles du Kordofan du Sud et du Nil Bleu, qui réclament le ralliement de leurs provinces au Soudan du Sud. À noter que les deux parties ont conclu l'automne dernier une série d'accords qui n'ont jamais été appliqués à ce jour. Ces accords prévoient notamment le retrait des troupes des deux pays déployées le long de leur frontière commune, la création d'une zone-tampon démilitarisée et la reprise de la production pétrolière interrompue par Juba suite à ses divergences avec Khartoum sur la taxe de transit. Dans une précédente dépêche de Ria Novosti, publiée vendredi soir, Mikhaïl Marguelov, représentant spécial du chef de l'Etat russe pour l'Afrique, a indiqué que le président soudanais, Omar el-Béchir s'est dit prêt à partager la région pétrolifère d'Abyeï avec le Soudan du Sud. «Le Président a évoqué dans le détail les ententes enregistrées par les délégations du Soudan et du Soudan du Sud lors des récentes négociations en Ethiopie. Il a aussi parlé de la région d'Abyeï, dont le statut n'est toujours pas réglé, en déclarant que Khartoum était prêt à partager cette région pour que chacune des tribus y résidant, Dinka Ngok et Misserya, y ait son territoire», a raconté M. Marguelov. Mais l'issue de ce nouveau round des pourparlers semble prouver le contraire.
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