Algérie

Khalifa Haftar assume le choix de l'escalade en Libye



En persistant à faire de la voie militaire l'unique solution au conflit, le général Khalifa Haftar prolonge dangereusement le climat d'instabilité en Libye.Les forces de l'autoproclamée armée loyale au général à la retraite Khalifa Haftar ont rejeté, samedi soir, l'appel de l'ONU à reprendre les pourparlers en vue d'une solution politique au conflit qui mine la Libye. Le porte-parole des forces pro-Haftar, Ahmed al-Mesmari, a soutenu, depuis les Emirats arabes unis, que seule une solution militaire était en mesure de régler le conflit, alors que sur le terrain, face aux forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU, Khalifa Haftar ne cesse d'essuyer les revers d'une entreprise somme toute aventureuse et destructrice. Aux appels de l'émissaire pour la Libye, Ghassan Salamé, invitant les belligérants à la table des négociations, le général Ahmed al-Mesmari a répondu sèchement que "la solution militaire est la meilleure solution pour restaurer la sécurité et rétablir la loi", ajoutant qu'"il était trop tard pour reprendre le dialogue". Ce dernier s'exprimait lors d'une conférence de presse aux Emirats arabes unis, un pays, rappelle-t-on, qui soutient le maréchal Haftar contre le GNA de Fayez al-Sarraj. Ces déclarations belliqueuses, selon des observateurs, cachent en fait l'embarras du général Haftar dû aux pertes qu'il continue de subir contre l'armée du GNA. Hier, les forces du GNA ont annoncé avoir fait "des progrès significatifs" dans le sud de Tripoli contre les forces de Haftar. "Il s'agit d'un revers embarrassant pour Haftar, qui va vouloir rétablir son honneur. Il a entamé une contre-offensive sous la forme de raids aériens contre certains quartiers de Tripoli ou localités proches, comme Salaheddine et Tajoura.
Il a choisi l'escalade. S'il échoue à regagner prochainement du terrain, alors on pourra dire qu'il s'agit du début du déclin de ses opérations", a analysé l'expert libyen Tarek Megerisi, chercheur au Conseil européen pour les relations internationales. Le rejet du dialogue par les forces de l'autoproclamée armée loyale au général à la retraite Khalifa Haftar intervient quelques jours après un énième appel aux négociations de l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé. Mercredi dernier, M. Salamé a appelé le Conseil de sécurité à s'entendre pour mettre fin au conflit en Libye. "Sans un soutien sans équivoque de ce Conseil et de la communauté internationale dans son ensemble à la solution politique, la Libye plongerait dans le chaos", a-t-il averti. Hier, des affrontements violents ont éclaté autour de la capitale Tripoli. L'intensité des affrontements a causé la coupure du courant dans la région d'El-Orbane, selon l'entreprise nationale de l'électricité. Des médias ont fait également part hier d'une attaque, par des hommes encagoulés, ayant ciblé vendredi soir le siège d'une filiale de la société pétrolière nationale à Tripoli.
Karim Benamar


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