Algérie

Khalifa Bank



Comment a été masquée l’escroquerie Le procès de Khalifa Bank se poursuit et les audiences ont permis jusque-là de lever le voile sur les procédés utilisés pour masquer, au plan comptable, les sorties d’au moins 3.200 milliards de centimes de la caisse principale et des agences, sans justificatif aucun. Il ressort des déclarations des nombreux témoins, entendus jusque-là, que le patron du groupe, Abdelmoumène Khalifa, a appelé son adjoint, Ismaïl Krim, le 23 février 2003, soit cinq ans après la création de la banque, pour lui demander de «régulariser la caisse principale». Mais, c’est ce même jour que trois cadres du groupe Khalifa étaient arrêtés à l’aéroport international d’Alger alors qu’ils tentaient de faire sortir du pays 2 millions d’euros découverts dans leurs mallettes. Krim confie alors la mission à Youcef Akli qui était chargé de la gestion de la caisse principale. Celui-ci se trouvera confronté à un problème de pièces comptables car, comme il le reconnaîtra, d’importantes sommes en dinars et en devises étaient régulièrement remises à Abdelmoumène Khalifa sans reçu, ni bon, ni autre document justificatif. C’est ainsi qu’il recourra à un «artifice comptable» en demandant à l’élaboration de «onze écritures entre sièges», documents comptables attestant la sortie d’importants montants. Ainsi, tout était clean au plan comptable au point où l’on n’a vu que du feu lors de l’inspection de la caisse principale le 12 mars 2003. Le 25 février 2003, le Conseil de la monnaie et du crédit de la Banque d’Algérie décide de mettre El-Khalifa Bank sous tutelle d’un administrateur provisoire, Mohamed Djellab, qui a ordonné dès son installation une deuxième inspection, confiée au même M. Agaoua. Ce dernier finit par découvrir les déficits et une commission d’audition est aussitôt mise sur pied. Tous les acteurs qui ont un lien avec l’affaire des onze faux en écritures, entre sièges (EES), devaient être interrogés, à savoir le caissier principal, Youcef Akli, son adjoint et le directeur adjoint chargé de la comptabilité. Les premiers aveux tombent, des aveux qui devaient servir plus tard devant la commission. De son côté, l’administrateur provisoire chargera le directeur du service juridique de la banque de déposer une plainte à la brigade économique de la Sûreté nationale. Il aura fallu ensuite presque trois années pour éplucher les milliers de documents de l’»affaire Khalifa», permettant l’ouverture du procès en l’absence toutefois du principal accusé, toujours réfugié en Grande-Bretagne.   D. Hocine




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)