Algérie

Khalida Toumi - Suzanne Nedjmeddine : Tirs croisés autour d'un Festival



Le rideau est tombé jeudi dernier sur le Festival international du film arabe d'Oran (Fifao). Il en reste un palmarès largement évoqué dans ces colonnes, mais aussi une polémique entre la ministre de la Culture Khalida Toumi et l'actrice syrienne Suzanne Nedjm Eddine. Celle-ci s'était retirée du jury des longs métrages, ce qui avait suscité un commentaire qui a déplu à l'actrice. Cette actrice renommée au Moyen-Orient a publié un communiqué dans lequel elle relate, dans le détail, les péripéties de sa participation à la 4ème édition du «Fifao». Elle commence par rappeler qu'elle se remettait à peine d'un problème de santé mais qu'elle a tout de même décidé de venir à Oran. Le voyage fut très fatiguant souligne-t-elle. Il a duré plusieurs heures avec trois escales et des attentes, avant d'arriver à destination, dans le froid et la fatigue. Au deuxième jour du festival, elle affirme qu'elle était très fatiguée, que la salle de projection n'était pas chauffée et qu'elle avait de la fièvre. Elle souligne qu'elle a eu une inflammation d'une cicatrice et qu'elle était donc malade d'où son retrait dans sa chambre où elle aurait voulu visionner les films sur DVD pour ne pas être défaillante. Finalement, la dégradation de son état de santé ne lui a pas permis de rester. C'est en substance son explication.

Escalade verbale

L'actrice syrienne Suzanne Nedjm Eddine ajoute qu'elle n'a, à aucun moment, parlé de mauvaise organisation, comme on lui aurait fait dire. Aussi, elle affirme avoir été très surprise de la réaction à son égard de la ministre de la Culture Khalida Toumi. L'actrice y a réagi en déclarant : «je vous avoue être malade, madame, mais pas de la maladie de la célébrité et de la vanité, mais de la maladie de l'humilité». Elle précise qu'elle devait ces «explications» au public et aux Algériens auxquels elle exprime «amour et gratitude».

 Selon ce qui a été rapporté, ici et là dans la presse locale, la ministre de la Culture n'a pas apprécié le retrait de l'actrice du jury et elle aurait déclaré que celle-ci était atteinte de «la maladie de la célébrité». Y-a-t-il eu un quiproquo sur les raisons du retrait de Suzanne Nedjm Eddine ? Toujours est-il que cela a donné lieu à une escalade verbale, une sorte de «buzz» post-festival d'Oran. De nombreux sites électroniques du Moyen-Orient s'en sont fait l'écho hier.

Le but du festival international du film arabe, avait souligné la ministre de la Culture Khalida Toumi à la clôture de ce festival, n'est ni les paillettes, ni les jet-sets, mais celui de créer un espace arabe pour la promotion d'un cinéma arabe. «Avant, les cinéastes arabes se rencontraient dans des pays étrangers, au gré des festivals internationaux; la création d'un tel festival a donc, pour but d'organiser un espace dans lequel les cinéastes arabes peuvent, annuellement, se rencontrer !» L'autre but de ce festival est de contribuer à relancer, de façon concrète, le cinéma algérien et d'offrir de même au grand public la possibilité de voir des films dans des salles propices, comme le rapportait le Quotidien d'Oran (édition du 25 décembre dernier). La ministre avait également annoncé que le déroulement de la cinquième édition du festival aura lieu, non pas au cinéma «Maghreb», mais au centre des Conventions, un auditorium qui peut contenir jusqu'à 3.000 places. Suzanne Nedjm Eddine y sera-t-elle invitée ?




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