C'est en prévision de la méga manifestation «Tlemcen : capitale de la culture islamique» qui se tiendra en 2011, que la ministre de la Culture a effectué samedi dernier une visite de travail à Tlemcen. Accompagnée des autorités locales avec à leur tête le wali Nouri Abdelouahab, elle a entamé sa tournée par la maison de la culture où elle a constaté des insuffisances en matière d'équipements et des problèmes d'étanchéité. La ministre a instruit les responsables de refaire le diagnostic et de revoir l'emplacement du théâtre de plein air qui est à l'origine des infiltrations. Auparavant et à l'instar d'un cortège nuptial, la délégation ministérielle fit le tour d'honneur de la place Emir Abdelkader (ex-place de la Mairie), passant devant l'ancien hôtel de ville, bâti sur les décombres de la Tachfinya, puis la Grande Mosquée. Au Mechouar, juste à côté, la représentante du gouvernement s'est enquis des travaux de restauration du palais royal. Dotée d'une enveloppe d'un montant de 100.000.000,00 DA, cette opération sera achevée dans un délai de 24 mois. Des archives ayant trait au relevé effectué par le génie militaire français de 1843 ont été ramenées du centre d'Aix-en-Provence en vue de cette intervention sur site existant qui sera précédée d'une prospection et de fouilles de reconnaissance, selon l'architecte Tchiali du bureau d'études Arcades. La délégation s'est rendue ensuite à la faculté de médecine Dr Benzerdjeb où elle a visité la superbe salle des conférences (un auditorium flambant neuf, ultramoderne, doté de cabines de traduction simultanée). Le wali donna instruction au DLEP de raser les vestiges de la caserne Miloud (le centre de torture dit Bastion 18 est préservé) juste après la prochaine visite présidentielle. Sur le chemin de Lalla Setti, et plus exactement à Birouana (Qalâa supérieure), le cortège s'arrêta au niveau du chantier de construction de la nouvelle résidence de la wilaya, sur les vestiges de la prestigieuse Villa Rivaud. A Lalla Setti, c'est le mirador (une tour d'observation de six étages) qui a accueilli le premier les visiteurs officiels. Malgré la pièce glissée dans la fente, le télescope bouda l'illustre hôte. Un raté. Le premier responsable de la wilaya ne manqua pas de relever cette défaillance en «perspective» de la visite du président. Selon l'archéologue Brahim Chenoufi, on peut voir de cette tour la mer de Honaïne en temps clair. La délégation ministérielle a été invitée par la suite à la Maison du parc national, un joyau en matière d'architecture, un véritable palais où toutes les commodités sont réunies (un auditorium de 600 places, des suites haut standing...) avant d'être l'hôte du complexe historique de la wilaya V tout aussi gigantesque de par son architecture et ses différentes dépendances de luxe (hôtel, salle des conférences, musée...). Au musée, le wali montra au passage à la ministre Si Abdelkader El Mali dans une pose militaire. Les membres de la délégation ont fait à cette occasion la découverte du parc de loisirs, notamment le lac avec ses pédalos : «1.800 véhicules (entendez familles ou visiteurs) investissent cet espace chaque jour», lança fièrement le P/APC Abdennebi Brixi. Une virée du côté du promontoire qui offre une magnifique vue panoramique. Exit le mausolée de Lalla Setti qui repose à quelques pas (qui a dit culture islamique ?). Le cortège s'est dirigé ensuite vers le chantier où sera réalisé le complexe culturel situé à Mansourah (dont la visite du site historique n'était pas au programme). Doté d'une enveloppe (AP) d'un montant de 250.000.000,00 DA et couvrant une superficie de 10.000 m² dont 8.500 m² bâtis, ce temple de la culture, qui sera réalisé dans un délai de 18 mois, comprend plusieurs entités (centre de recherche, musée des sciences, ateliers multimédia, salle de spectacle...). La hantise du wali quant à l'intangibilité du site protégé était visible lors de cette étape de la visite. A noter que la MCT servira d'annexe à ce complexe culturel qui côtoiera par ailleurs un centre de recherches andalouses (AP : 100.000.000,00 DA / Capacité : 1.000 places) qui représente un mini-complexe (R 2 avec trois entités). A ce propos, la ministre de la Culture voudrait que ce centre soit une réplique de «l'Alhambra». C'est à ce titre que les deux architectes concernés, Hamdane et Fardeheb, seront envoyés par les soins du MC à Gharnata pour s'inspirer du style architectural de l'Espagne musulmane. La proposition pour la construction sur ce site d'une esplanade à l'image de Riad El Feth et un parking souterrain ne sera pas retenue par le wali estimant la réévaluation du coût initial à 100 milliards de DA. Le nouveau pôle universitaire de l'UABT situé à la lisière de la rocade, un joyau architectural doté de NTIC, a été le dernier site «ciblé» par Khalida Toumi pour les besoins de la cause.
Le programme de visite a été parachevé par une virée aux grottes des Béni Ad à Aïn Fezza, une merveille de la nature exhibant de féeriques stalactites et stalagmites, et une halte à la station touristique d'El Ourit dont les légendaires cascades sont «ressuscitées» à la faveur d'un plan de sauvetage technique (système hydraulique) initié par la wilaya. Au moment où le wali se désolait du manque d'eau (pompée) en contemplant le paysage, une pluie propitiatoire commença à tomber, accentuant la fraîcheur des lieux. La tournée de la ministre s'achève visiblement sous de bons auspices. Cela ne peut être qu'un bon présage pour... 2011. En marge de la visite, la représentante du gouvernement a animé à la résidence de la wilaya un point de presse dans lequel elle a fait le bilan de sa visite dont l'objet était de «voir de quoi nous disposons en termes d'équipements et s'il y a des manques, nous retournerons à la centrale pour voir ce qu'il y a lieu de faire», en précisant que «nous n'avons pas voulu tirer un plan sur la comète à partir d'Alger et ce sera la même chose pour (l'élaboration) du programme culturel... Nous reviendrons». Et de souligner : «Tlemcen sera la Perle culturelle du monde islamique... Ce défi national se joue ici, on le relèvera comme l'ont fait les Chinois...». Khalida Toumi a indiqué que le prochain événement qu'abritera la capitale des Zianides est plus important que la manifestation de 2007 «Alger : capitale de la culture arabe» en termes de nombre de pays participants (57 au lieu de 22, ndlr) et par rapport au cahier de charges rigoureux de l'ISESCO. Interrogé par un confrère sur le projet du village traditionnel de Zéralda en prévision du Festival panafricain de la jeunesse qui coïncidera avec les festivités du 1er novembre, la représentante du gouvernement a promis en guise de «réplique» la réalisation d'un village des artistes à Tlemcen, à l'occasion de ce rendez-vous mondial. Kalida Toumi a reçu comme surprise une débauche de congratulations de la part de Hadj Ghaffour avant de prendre une photo souvenir avec la presse locale qu'elle traduira de «challenge collectif» (sic). Enfin, il convient d'indiquer dans ce cadre qu'en marge de la cérémonie organisée en l'honneur des journalistes qui avaient couvert la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe» 2007, que l'Organisation islamique de l'éducation, des sciences et de la culture (ISESCO) avait choisi la capitale des Zianides (Tlemcen) pour abriter la manifestation «Capitale de la culture islamique» en 2014 mais elle a dû avancer de trois ans cette échéance «au regard des réalisations effectuées par l'Algérie dans le domaine culturel».
S'agissant du choix de la ville de Tlemcen qui jouira conjointement de ce titre avec Nouakchot (Maghreb), Conakry (Afrique) et Tachkent (Asie), la ministre avait indiqué que beaucoup de villes d'Algérie comptent des savants et des monuments islamiques mais, avait-elle souligné, Tlemcen recèle un plus grand nombre de ces monuments et a enfanté des savants de renommée internationale.
Des projets mégalos à coups de milliards, le résultats? surement des coquilles vides ... Quelle sera la place réservée aux gens qui méritent d'être encouragés, sûrement pas ici ... à l'instar de Mr Talhaoui, véritable artiste et instigateur du projet Tachfiniya, étouffé et ignoré.
Toujours en parlant de ce grand modeste Monsieur, pourquoi envoyer ces 2 architectes à Grenade? lui il connait l'Alhambra comme sa poche, y a qu'à le solliciter ... Mais puisque y a de gros sous ... c'est surement pas aux honetes gens qu'on s'adressera.
Sadek - Enseignant - Tlemcen
25/08/2008 - 1783
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Posté Le : 25/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Bekkai Allal
Source : www.lequotidien-oran.com