Algérie

Khaled Nezzar à l’agence Reuters



«L’Algérie n’est pas l’Irak» Dans une interview, réalisée par l’agence britannique Reuters, l’ancien ministre de la Défense, le général-major à la retraite Khaled Nezzar, a affirmé jeudi, à Alger, que «l’Algérie n’est pas l’Irak» et que «les derniers attentats ne prouvent que l’échec des groupes terroristes». Depuis longtemps en réserve, le général-major Khaled Nezzar revient sur la scène médiatique sur sollicitation de son éclairage par Reuters, suite aux derniers attentats des Issers et de Bouira. M. Nezzar, qualifié par l’agence de «l’une des plus importantes figures militaires de l’Afrique du Nord», a estimé d’emblée que «les attentats suicides imputés à Al-Qaïda ne feront que consolider l’unité de la société contre leurs commanditaires et leurs auteurs». Khaled Nezzar a révélé que les terroristes qui ont perpétré les récents attentats à l’explosif de la semaine écoulée, ont pu obtenir des renforts d’Al-Qaïda tant au plan financier que médiatique, ce qui explique, selon lui, la radicalisation de leur mode opératoire et de leur idéologie. Et de suggérer, cependant, que la tactique des «kamikazes» était vouée à l’échec. «Les candidats au suicide ne font que rendre leur cible (la population, ndlr), plus unie et plus forte et qui sera encore plus à même de les affronter par tous les moyens. «Certes, l’attentat suicide est impressionnant, mais il démontre en même temps la faiblesse de celui qui l’utilise», a-t-il estimé. Et de déclarer à ce titre que «le mode du kamikaze est la forme la plus violente du terrorisme et sa cause ne peut en aucun cas être justifiée». Il a appelé à distinguer les deux formes des attentats suicides, celui visant un objectif national, propre à l’Algérie, et celui visant un objectif transnational. Pour lui, «les deux formes existent en Algérie». Invité à faire la comparaison entre les djihadistes en Irak et ceux en Algérie, Khaled Nezzar a soutenu que la différence était que «ceux qui appellent au djihad en Algérie, pour imiter leurs pairs en Irak, ne font que s’attaquer à des Algériens et non pas à des forces étrangères». «Il n’y a pas de guerre contre un occupant étranger en Algérie, encore moins de forces d’occupation étrangères. Les actions terroristes à l’échelle internationale et qui ciblent l’Algérie ne visent qu’à instaurer un pouvoir islamique», a-t-il ajouté. En revanche, poursuit le général-major à la retraite, «en Irak, la situation est différente et l’on parle alors d’actions de résistance contre l’occupant étranger». Khaled Nezzar a considéré aussi que le GSPC peut être moins meurtrier que l’ancienne génération de terroristes dans les années 1990, quand le GIA s’investissait dans les massacres collectifs. Pour lui, par ailleurs, le GSPC et Al-Qaïda tirent un profit mutuel de leur association. «Chaque organisation trouve grande utilité à être liée à l’autre. Al-Qaïda démontre ainsi qu’elle a élargi sa zone d’influence et le GSPC, qui souffre de divergences internes, trouve ainsi un apport financier, médiatique et politique inespéré auparavant», a-t-il précisé. Forcément, «cela ne pouvait que mener à la radicalisation des groupes terroristes encore actifs en Algérie, a conclu M. Nezzar. Amine B.


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