Keystone se retire du bloc gazier de Hassi Ba Hamou: British Gaz augmente ses parts, Sonatrach à 51%

Le groupe Gulf Keystone Petroleum Ltd a annoncé, dans un communiqué publié le 3 février, que la cession de ses intérêts dans le projet gazier de Hassi Ba Hamou avance. Selon le communiqué, tous les documents requis pour le transfert ont été réunis et toutes les autorisations gouvernementales ont été obtenues. Keystone cède ses intérêts à BG Group (British Gaz), qui est déjà opérateur dans le projet et associé au groupe public Sonatrach.

Le départ de Gulf Keystone était annoncé depuis des années et il répond à un choix stratégique clairement affiché par l'entreprise. Keystone Gulf a en effet annoncé à plusieurs reprises son intention d'opérer un retrait stratégique d'Algérie pour se consacrer pleinement à ses activités dans le Kurdistan irakien. Les intérêts du groupe dans le nord de l'Irak sont en effet beaucoup plus importants qu'en Algérie. En octobre dernier, Tony Peart, directeur commercial de Kestone, a déclaré au site spécialisé Bloomberg qu'il s'agissait d'une « décision stratégique de vendre car nous souhaitons nous concentrer sur des projets qui concernent des réserves de gaz importantes. Nous avons 60 millions de barils de pétrole en Algérie, alors que, par contre, il y a des réserves de 5 milliards de barils de pétrole à Shaikan», dans la région du Kurdistan qui recèle les 40% des réserves irakiennes.

Dans le communiqué publié le 3 février, Todd Kozel, PDG de Kesystone, s'est dit heureux des «bons progrès» réalisés dans l'objectif de «sortie stratégique de l'Algérie». BG Group était entré en Algérie avec l'acquisition en 2006 auprès de Keystone de 36,75% du permis de Hassi Ba Hamou. Keystone en conservait 38,25% et Sonatrach les 25% restants.

Avec la nouvelle cession et dans le respect de la règle du 51/49% rendue obligatoire dans le secteur pétrolier, BG Group et Sonatrach devraient se partager les 38,25% de Keystone. Dans le respect de la règle de partage, BG Group, qui est l'opérateur du projet, devrait acquérir 12,25%, ce qui devrait porter sa part à 49%, tandis que Sonatrach en prendrait 26%.

Le communiqué de Keystone confirme en tout cas que British Gaz n'est pas sur le départ d'Algérie, contrairement à des informations publiées en novembre dernier et démenties par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi.

BRITISH GAZ RENFORCE SA PRESENCE

Les rumeurs en question faisaient état de difficultés à s'accorder sur les conditions d'exploitation du bloc gazier de Hassi Ba Hamou. Le 22 novembre dernier, à Oran, en marge des travaux de l'Assemblée exécutive du Conseil exécutif du Conseil mondial de l'Energie CME, Youcef Yousfi a souligné «qu'aucune compagnie n'a quitté l'Algérie… Nous travaillons en totale collaboration et harmonie avec nos partenaires».

L'élargissement de la prise de participation de BG Groupe dans le gisement de Hassi Ba Hamou intervient dans un contexte où le gouvernement algérien a annoncé qu'une révision de la loi des hydrocarbures aurait lieu sans toucher à la règle des 51/49%. Elle porte sur l'introduction de stimulants financiers en vue d'attirer les investisseurs et accroître l'effort de recherche et d'exploration, afin de renouveler et élargir notre base de réserves en hydrocarbures. Le périmètre de Hassi Ba Hamou (18.380 km2) est situé dans le bassin de Béchar-Oued Namous et comprend quatre blocs.