Keshi : «L'équipe olympique algérienne m'a épaté»

«L'élimination de l'Algérie de la CAN m'a surpris»
Ancien sélectionneur du Mali, Stéphane Keshi est actuellement l'entraîneur de la sélection du Nigeria. Rencontré à Tanger, avant le début de la séance d'entraînement de son équipe, il a accepté de nous accorder cette interview.
Vous êtes le sélectionneur de l'équipe A, mais vous êtes présent à l'entraînement de l'équipe olympique. Pourrions-nous savoir pourquoi '
Comme vous le savez, je suis le sélectionneur de l'équipe A et je suis ici pour voir de près cette équipe olympique. On est en ce moment en phase de construction et il est très important pour nous de voir les joueurs et songer à les promouvoir.
Cela se passe au moment où la sélection nigériane n'a pas pu se qualifier à la CAN 2012'
En effet, le Nigeria a été éliminé de la CAN 2012, car on a raté notre parcours. Je pense qu'on n'a pas été performants. Cela ne veut pas dire qu'on a été mauvais, loin de là. Il faudra absolument revoir notre stratégie. Il y a eu des équipes dites petites qui ont pu se qualifier à la phase finale, à l'instar du Botswana et du Niger.
Quelle est la durée de votre contrat '
Je suis sélectionneur du Nigeria pour trois années, jusqu'en 2014.
Votre objectif sera de qualifier les Green Aigles à la Coupe du monde 2014 '
Tout à fait. D'ailleurs, c'est aussi le cas pour l'Algérie qui doit, tout comme le Nigeria, être présente aux grandes compétitions internationales. Ce sont deux grandes nations du football en Afrique.
Comment avez-vous accueilli l'élimination de l'Algérie de la Coupe d'Afrique des nations 2012 '
J'ai été vraiment surpris, mais l'Algérie est revenue en force sur la scène internationale ces dernières années. Seulement, il y a les éliminatoires de la CAN-2013 qui vont commencer bientôt. L'Algérie et le Nigeria doivent se préparer comme il se doit, sans oublier aussi le Cameroun qui est une grande équipe qui restera à la maison.
Vous gardez sans doute des souvenirs de l'équipe algérienne qui vous a battus lors de la CAN-2010, alors que vous étiez le sélectionneur du Mali'
Oui, c'est vrai. J'ai affronté l'Algérie qui nous avait battus. Le Mali s'était créé ce jour-là un grand nombre d'occasions de scorer, mais au final, ce sont les Algériens qui l'ont emporté. La volonté de vos joueurs m'avait vraiment impressionné.
Comment voyez-vous le match Algérie- Mali comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014 '
Tout d'abord, je ne sais pas si les deux équipes sont dans le même groupe ou non.
Justement, elles font partie du même groupe'
Ce sera un match très difficile. Le mieux préparé arrachera la qualification au prochain tour. En tout cas, d'ici au jour du match, beaucoup de choses auront changé.
Comment l'équipe olympique algérienne vous a paru '
Je ne connais pas cette équipe, je l'ai vue à l'occasion du match face au Sénégal, et elle m'a épaté. Dommage que je ne connais les noms des joueurs. Je connais même des joueurs de l'équipe A qu'ont a affrontés en Angola, mais je ne retiens plus leurs noms. Je sais uniquement qu'ils jouent en Europe.
Vous souvenez-vous des joueurs algériens de votre époque '
Oui, bien sûr. Je me souviens toujours de Madjer qui était un grand joueur, de Lakhdar Belloumi aussi. D'ailleurs, je ne sais pas ce qu'il fait en ce moment. Je tiens à saluer le public algérien.
Les Marocains entament la guerre psychologique
Apparemment, les Marocains veulent aller coûte que coûte aux jeux Olympiques, même s'il le faut, il faudra posséder un calendrier sur mesure. C'est ce qui est constaté à travers les faveurs dont bénéficie l'équipe de Pim Verbeek de la part du comité d'organisation. En effet, les Marocains se sont entraînés hier dans la matinée sur l'ancien stade de la ville. Les portes du stade étaient fermées et le sélectionneur du Maroc a instauré le huis clos. Les camarades de Barrada on pu se concentrer, contrairement à leurs adversaires. L'Algérie, qui s'est vue refuser sans la moindre excuse l'entraînement sur le terrain principal, comme il est coutume à la veille de chaque match, a été orientée vers le terrain annexe du grand stade de Tanger. En arrivant là bas, c'est la grande surprise. La sélection algérienne a trouvé son adversaire de samedi passé, le Sénégal, qui venait juste de commencer son entraînement. Une situation assez embarrassante puisque les responsables de la sélection ont pris attache par la suite avec le comité d'organisation qui a signifié à la délégation algérienne indirectement, que les joueurs sont obligés d'aller s'entraîner sur le terrain juste à côté (une petite barrière sépare les deux terrains), sur une pelouse synthétique. La sélection a dû donc s'entraîner sur une pelouse artificielle à côté du Sénégal et devant un parterre de journalistes marocains avec des caméras et appareils photo, alors que la veille, les journalistes du Buteur avaient été chassés du vieux stade de Tanger et empêché d'accomplir leur boulot comme il se doit. C'est de la pure provocation de la part de nos voisins marocains décidés à gagner cette rencontre à tout prix. En tout cas, ce sera difficile pour eux, le public algérien doit faire confiance à Chalali and co décidés à jouer cette rencontre avec le c'ur.
La commission d'organisation a retenu
un arbitre zambien face au Maroc Sikazwe Janny fait peur aux Algériens
Le Comité d'organisation du Championnat d'Afrique des nations des moins de 23 ans a retenu un arbitre zambien pour diriger la rencontre entre le Maroc et l'Algérie qui aura lieu au grand stade de Tanger. Il s'agit de Janny Sikazwe, international depuis 2007. Le premier juge assistant, qui répond au nom de Birumushahu Jean- Claude, est originaire du Burundi. Le second, Kabanda Felicien, est Rwandais. Par ailleurs, le quatrième arbitre est originaire de la Gambie et a pour nom Gassama Bakary. Seulement, les Algériens ont peur de cet arbitre. Le staff technique et même les joueurs redoutent l'arbitrage du Zambien. On croit même savoir que cet arbitre aurait une mauvaise réputation, bien que la presse tunisienne l'ait encensé après avoir dirigé la demi-finale de la coupe de la CAF entre le Club Africain et le Sunshine Star du Nigeria. Les Algériens redoutent en effet un jeu de coulisses de la part des Marocains qui ont justement commencé à faire un cinéma avec cette histoire de terrain d'entraînement, uniquement dans le but de déstabiliser les Verts.
Aït Djoudi : «On craint l'arbitrage»
Pour sa part, le sélectionneur national algérien, Azzedine Aït Djoudi, a déclaré redouter l'arbitrage au cours de ce match, surtout que ces confrontations sont très souvent fermées et se jouent sur un petit détail. Il a déclaré : «J'ai peur de l'arbitrage. Ce genre de match se joue sur de petits détails. J'espère que cet arbitre saura que ce match se disputera entre deux pays frères et qu'il ne faudra surtout pas fausser la partie.» Un message clair de la part de Aït Djoudi qui a même mis en garde ses joueurs contre cet arbitre.
Il a sensibilisé les joueurs
Au cours d'une réunion avec les joueurs, Azzedine Aït Djoudi a sensibilisé ses éléments. Il les a avertis sur le fait d'éviter d'entrer en conflit avec l'arbitre ou de répondre aux provocations des Marocains qui vont tout faire pour pour déstabiliser les Algériens. Il a demandé à ses joueurs d'évoluer calmement et de maîtriser leurs nerfs pour éviter le scénario de Benguela où les protégés de Rabah Saâdane étaient tombés dans le piège avec un arbitrage, le moins que l'on puisse dire, catastrophique.