Algérie

Kerakda (El Bayadh)


Kerakda (El Bayadh)
Pour les habitants du chef lieu de la commune de KERAKDA, enfoncée dans les confins de l'Atlas saharien bien au-delà du djebel Melh, source de richesse, ne sont aujourd'hui qu'une poignée à exercer ce dur métier de forçat d'une période révolue à jamais.La vie dans ce village pris en étau entre des monts aux éperons rocheux n'est pas aussi rose qu'on ne le pense. Une seule voie d'accès, impraticable en période hivernale, tortueuse et entrecoupée par une série de passages à gué le plus souvent coupée par les crues des oueds, relie le village au reste du monde. Pour s'y rendre, le début de l'expédition débute par la recherche de transporteurs privés, exploitant cette ligne car ils ont vite déserté cette activité en raison de l'état déplorable d'une route parsemée de nids de poule ou du moins de ce qui en reste.L'unique et seule voie d'accès de ce village qui compte pas moins de 900 habitants, après un périple de 65 kilomètres sur une voie truffée de nids de poule a mis à rude épreuve leurs différents moyens de transport et ils ont vite déchanté en raison du manque de rentabilité et des dégâts occasionnés à leurs véhicules.Seuls quelques rescapés continuent encore à braver les crues des oueds et les innombrables pistes qui longent les ouvrages d'art de cette voie. Véritable épine dans le pied des élus locaux communaux, le secteur de la santé publique se résume à une seule salle de soins, aux murs décrépis, n'offrant aux malades venus des contrées lointaines et profondes de la commune que quelques comprimés ou du mercurochrome pour soulager leurs souffrances, et gare aux rage de dents.Le dentiste ne fait que passer à la vitesse du vent et une seule fois par quinzaine, quant aux accouchements, très fréquents, les familles font appel à une accoucheuse traditionnelle pour sauver la vie de la femme au détriment de celle du nouveau-né et la seule ambulance valide ne peut être jointe que par le bouche à oreille qui fonctionne mieux le cellulaire.Des armoires poussiéreuses, vidées de médicaments et pour cause le passage d'un médecin généraliste dans cette localité relève du miracle et remonte à plus d'une quinzaine de jours et l'unique infirmier de garde ne peut à lui seul être constamment présent sur les lieux tous les jours de la semaine.Des habitants le plus souvent usés par les effets conjugués d'une nature austère d'un climat rigoureux et sec et également par la malvie qui ne cesse de faucher des centaines de personnes sans aucune ressources et vivant dans le dénuement le plus total. La misère et la pauvreté gangrènent tous les foyers. Une région autrefois prospère grâce à ses gisements de sel qui alimentaient tout le Sud du pays. Une seule école primaire qui compte quelque 250 élèves. Fort heureusement le gaz de ville est arrivé à point nommé pour éviter d'acheter des bonbonnes de gaz à plus de 800 DA l'unité.La réalisation de quelque 250 logements ruraux constitue quand même une bouffée d'oxygène pour cette commune très attachée à l'élevage camelin, seule source de revenus pour quelques familles semi-nomades dont on ne se rappelle l'existence que lors des joutes électorales, nous confie avec amertume Si M'Hamed, un nonagénaire qui tient à ne point quitter les lieux tout en espérant que les pouvoirs publics daignent au moins donner une dernière chance à cette commune pour qu'elle puisse assumer son propre décollage socioéconomique et culturel et dire que le seul centre culturel communal est ouvert aux quatre vents et à longueur d'année. C'est à une perpétuelle lutte contre le sous développement à laquelle est confrontée la population locale.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)