BEJAIA - Des milliers de visiteurs ont afflué samedi vers le centre de la localité d’Ihabachene (Kendira), à 60 km au sud de Bejaia, pour prendre part à la fête du noyer, arbre emblématique de la région.
Une animation particulière y a régné avec des jeux (courses enfants), des concours, notamment culinaires et de dessins et des expositions de produits agricoles du terroir, notamment l’inévitable figue sèche, des maraichages et des fruits de saison dont le raisin et la figue verte. Des produits d’artisanats fabriqués à base de bois du noyer (El Gassaa, assiettes et couverts) et de vannerie, très recherchés et singulièrement développés dans la région, y étaient également étalés.
Les visiteurs, venus d’horizons divers, se sont délectés, en arpentant les différents stands, en prenant part aux dégustations de fruits offerts ou en participant à une randonnée à travers les vergers, ponctuée par à un repas traditionnel servi dans l’antre de l’école du village.
Beaucoup de convivialité, en somme, dont la consonance en fait a résonné comme un appel de détresse pour reprendre en main cette culture, autrefois très abondante, nourricière et mobilisant des centaines de familles, mais qui, depuis quelques années, commence à péricliter. L’exode, la sècheresse, le non renouvellement des vergers en sont les raisons essentielles. Il y a de la replantation, mais elle est infime. Tout le verger repousse de façon sauvage, s'est désole âami Said, un des producteurs les plus en vue, qui arrive, bon an, mal an, à collecter pas moins de 40 quintaux de cerneaux par an et qui lui assure à chaque fois un revenu décent sans compter la vente en l’état de l’écorce de noyer (essouak), revendu à 50 DA le bout.
"Il y a de quoi y vivre décemment. Voire plus pour peu que l’on daigne agrandir les vergers et leur assurer une irrigation régulière", croit-il savoir avant de sérier telle une litanie, toutes les utilisations possibles de ce type de bois, très recherché dans la sculpture, l’immobilier (parquets, escaliers et les aménagements d’intérieurs).
Il y a une véritable industrie à développer d’autant que toute la région des Babors sur une distance de plus de 50 km en est totalement truffée .
En tout état de cause, l’évènement, organisé par l’association éco touristique Assirem Gouraya en collaboration avec la municipalité de Kendira, par-delà son caractère commercial et festif, vise la réhabilitation, voire la relance de cette culture qui est porteuse d’un véritable pari sur l’avenir, a fortiori en cette période de substitution volontaire aux hydrocarbures.
"Cette région autant que tout l’arrière pays de la wilaya sont porteurs d’un potentiel économique insoupçonné. Il suffit de le sonder et d’intéresser les investisseurs sur ses opportunités pour le faire éclore", souligne le président de l'association, Amar Rabhi, qui n’exclut pas de trouver en ces fêtes un moment idoine de sensibilisation.
Photo: Association Assirem Gouraya "Earth Team"
APS
Posté Le : 27/09/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : APS publié le Samedi 23 Septembre 2017
Source : http://www.aps.dz