Algérie

Kateb, exil



Kateb, exil
Kateb Yacine a eu du génie dans la manière avec laquelle il a géré sa composition. Chaque personnage forme un fragment avec son histoire et le tout forme un roman.Prenez une peinture murale, c'est la même chose. Le peintre procède par fragment, et c'est à la fin que l'on voit l'assemblage qui fera l'ensemble du grand tableau. Il en est de même pour l'écriture d'un roman. (?) Il va sans dire que l'Afrique m'habite toujours, comme cela fut le cas pour les écrivains de la négritude ou les écrivains des Caraïbes.Dans ce sens, j'écris à partir de l'exil avec cette distance et par conséquent des écrits de l'extérieur qui prennent une ampleur particulière. Au début de l'exil, la mémoire était fraîche, présente avec toutes les images, vives encore. Et donc, pour moi, au début, l'écriture se faisait de manière douloureuse. Aujourd'hui, avec le temps qui passe, je suis très à l'aise avec l'exil, avec la mémoire, car je peux écrire à partir de partout, de n'importe quel lieu du monde.En fait, à partir du moment où l'on quitte le ventre de sa mère, on est en exil. Voyez-vous, je suis dans la posture d'un Mohammed Dib qui, en exil, a réussi à écrire des récits qui se passent en Finlande aussi.(?) L'histoire est la grande préoccupation des artistes partout et d'où qu'ils viennent. Capter le temps qui passe, le coucher sur papier à la manière d'un Marcel Proust, voilà ce qui motive les écrivains comme les peintres et les musiciens.




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