Debza est sans doute la troupe artistique la plus mythique et la plus célèbre qu'ait connue l'Algérie. Elle a marqué toute une génération de militants de la démocratie et de la modernité, ainsi que la scène culturelle algérienne de fort belle manière. Kateb Yacine est aussi un écrivain majeur de la littérature algérienne et maghrébine. Bien que n'ayant édité qu'un seul roman, tout le monde reconnaît en lui un génie exceptionnel ayant éclaté de manière magistrale dans l'écriture du plus grand roman de la littérature algérienne, «Nedjma». Mais Kateb Yacine n'a pas été seulement écrivain. Il fut également un militant. Le printemps berbère est un événement majeur et historique dans l'Algérie post-indépendante car il marque un tournant décisif dans le processus du combat identitaire et en faveur de la démocratie. Ce sont ces trois segments d'un même puzzle qui ont donné naissance au livre que vient de publier l'universitaire Farida Ait Ferroukh aux éditions «Koukou» d'Alger que dirige Arezki Ait Larbi. L'ouvrage est tout simplement intitulé «Kateb Yacine et Debza au coeur du printemps berbère». Ce dernier est mis en ventre actuellment au Salon international du livre d'Alger qui a lieu aux Pins maritimes jusqu'au 1er avril 2022. Dans ce livre, l'auteure tente, entre autres, de faire découvrir aux lecteurs une facette du printemps berbère très méconnue. Il s'agit de l'aspect de cet événement historique et pacifique tel que vécu dans l'Algérois. L'éditeur précise qu'à travers la troupe Debza et son parrain Kateb Yacine, l'auteure revisite la face méconnue du printemps berbère dans ses prolongements algérois. «Engagés dans les comités universitaires autonomes avant d'investir les planches par le chant et le théâtre, les comédiens amateurs étaient en première ligne dans la lutte pour une Algérie démocratique, et la réhabilitation de son identité plurielle», précise-t-on. Et d'ajouter: langues au poing, Kateb Yacine et ses jeunes ont jeté des passerelles entre les communautés, que les manipulateurs de l'ombre tentent encore de dresser les unes contre les autres pour neutraliser leur quête commune d'émancipation citoyenne. Il faut noter que ce livre représente le fruit d'un travail de recherche de très longue haleine. Le lecteur sera agréablement surpris en découvrant des témoignages inédits sur cette page d'histoire. Ce travail de recherche au long cours, basé sur des témoignages inédits, révèle les luttes des années 1980 face au régime du parti unique, lit-on dans la présentation de l'ouvrage de Farida Ait Ferroukh. À l'unité de pensée des patriotes à gages, les contestataires ont opposé la mobilisation dans la diversité des convictions; aux slogans des courtisans, la lucidité des débats contradictoires, parfois virulents, mais toujours solidaires face à l'adversité, est-il rappelé. Il y a lieu de préciser que l'auteure Farida Ait Ferroukh est maître de conférences à l'Inalco (Alliance Sorbonne Paris-Cité). Docteure en anthropologie, elle est spécialiste des cultures et littératures d'Afrique du Nord. Elle est aussi hypnothérapeute. Formée à l'approche systémique, elle s'intéresse tout particulièrement au transgénérationnel et à ses implications. Elle a déjà publié plusieurs livres. On peut citer: «Cheikh Mohand, le souffle fécond», «De la zaouïa à l'Olympia», «Effraction», «Poésie du tiroir» en coédition avec Nabile Farès. Farida Ait Ferroukh a contribué à l'édition du dernier travail de Tahar Djaout «La Kabylie, photographies de A. Marok».
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Posté Le : 26/03/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aomar MOHELLEBI
Source : www.lexpressiondz.com