Kassamen !

Pas que des paroles ! Des paroles en l'air. Sans lendemains. C'est un hymne à la liberté, le rêve d'un peuple ! Une promesse ferme, non négociable. Ce 14 juillet n'a rien d'une fête d'un colon vaincu mais sauvé par ses alliés. En Algérie, la date ne disait pas grand-chose au commun des mortels, même si certains se prélassaient à raconter leur salade? Et danser au pas de charge de l'arrière-pays. Ce jour, l'Algérie va devoir faire sa fête. Grâce au sacrifice d'une bande de footballeurs que personne n'attendait. Que nombre pensaient plutôt «beurre» que «roc». Une jeunesse née et élevée «là-bas chez nous», peu reconnaissante des valeurs ancestrales. Des luttes des arrière-grands-pères. Non, rien n'a changé. Hier, c'était «les insurgés du foot», ces footballeurs qui ont tout abandonné pour rejoindre ce qui deviendra la glorieuse équipe du FLN, laquelle sera cette belle vitrine pour la cause d'une Algérie martyrisée, Mustapha Dahleb, Yazid Mansouri, Nouredine Korichi et j'en oublie. Belmadi, enfant de la banlieue qui n'a jamais renié ses origines, a reconstitué le puzzle grâce notamment à cette flamme rallumée chez l'essentiel de la composante de la sélection autrefois déchirée, presque répudiée. Ce soir, au Caire le c?ur en vert et rouge battra pour une cause, pas n'importe laquelle. Pas la Marseillaise. Un seul serment : Kassamen retentira !M. B.