Algérie

« Kassaman » en châtiment



Depuis la réinstauration des levées quotidiennes des couleurs nationales par un ministre récurrent, il ne se passe pas une matinée ou une fin de journée sans que, dans une cours d?école de la République, des incidents parfois burlesques soient signalés. Sans chercher à verser dans un antipatriotisme de mauvais goût, il n?est pas interdit de penser que la formule aura manqué d?intelligence, notamment lorsqu?elle permet certains excès qui s?avéreront beaucoup plus contre-productifs qu?il n?y parait. Un parent d?écolier, universitaire non-syndiqué, raconte la malencontreuse mésaventure que lui aurait contée son rejeton. Un matin, à l?heure patriotique, un groupe d?écoliers décident de s?isoler croyant échapper à la vigilance des maîtres de céans. Mais, une fois la cérémonie rangée aux archives nationales, le groupe d?élèves réfractaires sera interpellé et conduit au milieu de la cours pendant que les « patriotisés » de Ben Bouzid rejoignaient bruyamment la classe. Maintenus au garde à vous quasi militaire, les réfractaires seront invités, sous l??il menaçant de quelques surveillants, à chanter à haute voix « Kassaman ». Mais, les pauvres garnements ne seront pas au bout de leur peine. Il leur fallait convaincre de leur talent un agent extrêmement zélé. Si bien que la cérémonie de pénitence ira se prolonger pendant près de 30 minutes. A chaque fois que l?hymne national était entonné, il se trouvera quelqu?un pour trouver quelques mollesses chez les écoliers. D?un hymne que toute une nation chérissait à l?aune de l?indépendance, de zélés fonctionnaires en feront une pénitence. L?universitaire parent d?élève non syndiqué, par ailleurs remarquable psycho- physiologiste, n?en est toujours pas revenu. Son fils non plus. Quant aux garnements réfractaires, l?histoire ne dit pas s?ils ont été convertis ! Ce serait un miracle à perdre la raison.


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