Après 1989-91, Das Kapital était devenu un succès de librairie sur la 5ème avenue. Ainsi, même à Wall Street, dans le temple du capitalisme mondialisé où la plus-value ostensiblement s'affiche et s'accumule, on daignait se montrer avec un exemplaire dans l'attaché-case. Ça faisait très chic. On en parlait doctement dans les salons, après la clôture de la cote. Avec, si l'on peut oser, par-dessus le marché la victoire ultime sur le communisme: faire des profits avec un livre d'un auteur emblématique devenu marchandise. On se disait alors, à quand les rééditions de «L'impérialisme, stade suprême du capitalisme», «La maladie infantile du communisme, le 'gauchisme?» de Lénine ou encore «Le marxisme et la question nationale», «Les principes du léninisme» de J. Staline...Ce n'est pas sans raison: la rupture des repères donne le vertige. Qu'on en juge:Au lendemain de l'écroulement du Mur, même les Partis communistes ne se risquaient plus à sortir leurs références lors des consultations électorales. Quand on voit dans quel état d'exubérance se trouve le «communisme» en Chine... Dans les pays d'Amérique du Sud triomphait il y a peu la Doctrine Monroe à coup de coups d'Etat permanents: hier à peine, Reagan s'est lancé à l'assaut de Grenade et crapahutait à la recherche de «Face d'ananas».Aujourd'hui, du Mexique au fin fond de la Patagonie, le communisme ne fait plus peur aux possédants. Il suffirait de peu pour que Cuba désormais ouverte au tourisme et à la libre circulation du dollar, soit «tolérée». C'est à Cuba que l'Amérique a décidé de planter «Guantanamo». Il y a là plus que de la proximité euclidienne. Le Chili et Coca Cola ont failli abandonner Pinochet à la justice britannique. Oublié le 11 septembre... 1973. Certes, il y a encore les FARC, des diplodocus d'une gauche rouge pâle. Mais tant qu'ils se contentent de ruiner et de couler la réputation de leur doctrine dans le kidnapping...Le retour du «Matérialisme historique» dans les universités et les cercles de «m'as-tu-vu» parisiens, new-yorkais ou londoniens, soit ! D'autant plus que la lecture n'est plus ce qu'elle était. En dehors des succès de librairie à la faveur des élections et des prix littéraires. Tous ces troupeaux d'intellectuels, de politiques, de financiers, de journalistes, de potaches... collés derrière leurs écrans d'ordinateurs... dispersés aux quatre vents. Il n'y a vraiment pas grand-chose à craindre. Même les prêtres et les ménagères s'y mettent... «Mai 68» se fête dans la joie et l'allégresse. Le CRS bras dessus, bras dessous avec «Dany le rouge» pour la défense du peuple tibétain. Les Rothschild se paient «Libération» acheté au «beau Serges» parti écrire ses mémoires des années soixante, s'étalant sur la plage sous les pavés... Toutefois, ce fut sans doute présomptueux. «La fin de l'histoire» et le début des histoires...
Posté Le : 16/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Benelhadj
Source : www.lequotidien-oran.com