Algérie

Karima Djenadi. Chirurgien dentiste : « Mon tort est d'avoir cru en mon pays »



Même pas les moyens de se payer un billet d'avion pour un colloque international. Excédée, Karima Djenadi exhibe sa fiche de paye. « 23 ans de métier pour gagner' 38 000 DA ! » Après Birtraria, Bouzaréah et Douéra, la chirurgien-dentiste s'est retrouvée, il y a trois ans, à la polyclinique de Dély Ibrahim. Et quand elle décide de revendiquer ses droits, la police la malmène et l'embarque au commissariat du 8e. « C'est honteux. Après cinq ans d'études universitaires, mon salaire ne diffère pas de celui des techniciens de santé, alors que mon travail exige de la précision et une attention stressante », s'emporte-t-elle. Ses gardes de nuit sont payées 700 DA. Pas de quoi pavoiser. « Seulement 700 DA ! Après tout ce qu'on fait, passant la nuit dehors, sans aucune sécurité ! Et dans la journée, les ambulanciers ne sont pas disponibles.Quand on fait appel à eux, on utilise notre téléphone personnel parce que notre polyclinique n'en est même pas dotée ! » Des anecdotes qui se terminent parfois en drames. Et Karima de raconter comment, à maintes reprises, elle a perdu des patients par manque de moyens. « Je me souviens d'un homme, victime d'un infarctus, qui n'a pas pu être sauvé car l'ambulance n'est pas arrivée à temps. »Dans le cabinet dentaire, pas de moyens non plus : « Nous continuons de travailler avec du composite (matériau pour le plombage) de 3e génération alors qu'en Europe il en sont à la 8e ! » Evoquant son expérience, le docteur Djenadi se demande comment, à force de travailler sans gants, elle n'a pas contracté l'hépatite ou le VIH. Car elle connaît plusieurs dentistes qui ont été contaminés faute de protection. « Nous sommes exposés à des maladies qui, dans notre statut, ne sont jamais reconnues comme maladies professionnelles. Par exemple, je souffre de tension artérielle car mon métier est particulièrement stressant. »A côté de ses activités, elle sait qu'elle ne peut pas compter sur une formation ou un quelconque encouragement. « J'ai suivi une formation pour devenir prothésiste, que j'ai seulement pratiqué pendant un court passage à Douéra mais depuis, je n'ai jamais mis la main à la pâte. » S'enfuir dans privé ' « Pas question, répond-elle, catégorique. Je travaille avec le sentiment de rendre service à la population. Heureusement que mes parents sont aisés et je ne compte pas seulement sur mon salaire. Ce métier est un rêve d'enfant qui s'est réalisé, mais au fil des années, je travaille avec l'espoir que la situation s'améliore... Mon tort est d'avoir cru en mon pays. » publicité publicité  Hebdos & Services Hebdos Carnet de route logo quotidien Histoire Fait du jour Mode Supplément économie Supplément Histoire Aéronautique Supplément immobilier Portrait Médias Arts et Lettres sciences Santé France-Actu Multimédia Automobile Air du temps Cinéma Environnement Services Archives > Qui sommes-nous ' > Contacts > Annonceurs > Mentions légales > Crédits > Accessibilité > Editions locales Choisissez une région : Régions Tlemcen Info Alger Info Oran Info Constantine Info Kabylie info Annaba Info Setif-info Djelfa Info Tipaza Info Béjaïa Info Jijel info Mascara info Biskra Info Batna Tiaret info Chlef Info Mostaganem Info Bel Abbès Info Skikda info Blida Info Ouargla Info Chroniques d'El Watan Choisissez une chronique : Balises Vu à la télé Dans la lucarne Fronton Abecedarius Point Zéro La chronique de Ali El Kenz Repères   Infos récentes : | 17 fév | 16 fév | 15 fév | 14 fév | 13 fév | 12 fév | 11 fév | Haut de page |A propos d'El Watan| Contacts| Annonceurs| Mentions légales| Crédits| Plan du site| Droits réservés © El Watan 2007 _uacct = "UA-1844281-1"; urchinTracker();


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)