Algérie

Karim Ziad veut jazzifier sa musique Après son passage triomphal au chapiteau d'Alger



Après son passage triomphal le ramadhan dernier à la médina de la Radio nationale du complexe olympique du 05 juillet, le célébrissime batteur Karim Ziad passe à autre chose. Son dernier album "Yobadi " dans les bacs des capitales du monde attend toujours sa distribution chez nous, mais l'artiste qui espère de tout c'ur que cela soit fait prépare déjà son prochain disque qui selon lui sera "sans voix ", autrement dit, une musique " purement jazz avec des musiciens de renom tels que tiganan Massayan, un très grand pianiste, aussi Chic Corea, si tout se passe bien, et Boyan Z, pour le piano et quelques bassistes.' Il confiera aussi que dedans il y aura encore et toujours Adrian Ferro, Linley Marthe et Michel Alibo et ne cache pas que c'est pas mal de boulot. Karim Ziad veut ce CD tout en live, " comme dans un vrai concert !" Le virtuose qui dirige le volet artistique du festival gnaoui de la Saoura au Maroc avoue qu'il est en train de changer sa vision sur le travail musical et qu'il pense plus aux vertus de l'harmonie qu'au rythme proprement dit. Pour ce faire, l'artiste pense à trouver de nouvelles couleurs, à dégoter de nouvelles harmonies qui seront le signe d'une nouvelle conception musicale toujours proche de ce qu'il affectionne depuis toujours, l'authenticité. Et cela ça sera avec son groupe inamovible composé de David aubail, Vincent mascart, Alain Debiossa et Boyan Z et aussi des invités de marque comme Khaled qui a dit, " pourquoi pas ' Ce travail est fait autour d'un mâalem, un virtuose de la musique gnaouie qui s'appelle Ba Nouar et qui un "salih", un saint qui fait partie du corpus gnawi algérien sous le nom Abba Nouar. De plus, Karim Ziad après un passage d'une quinzaine de jours à Alger s'attèlera à travailler sur un album tout en jazz. Un inédit et en même temps un rêvé enfoui dans les fins fonds de l'artiste qui a toujours voulu s'exprimer autrement, " pourvu que ça me plaise ". " J'ai toujours enfoui une forme de musique que j'aimerais faire et que je veux faire. Il fallait que je trouve le moment opportun pour le faire car cela demande du temps. Ca me tient à c'ur et je compte le faire. ça peut ne pas plaire mais je ne fais pas de la musique comme je t'ai dit à l'instar de Beyonce ou autre; je ne m'inscris pas dans cette mouvance. Si ça me plaît d'abord à moi je la sors, sinon ça ne sortira pas. Même si elle plaît à moi et pas aux autres, il n'y a aucun problème. En général, si ça te plaît à toi, les gens peuvent accrocher par la suite. " expliquera t-il dans un entretien paru à L'Expression. Travaillant d'arrache-pied, Karim Ziad paraphait récemment " Bozilo ", un album paru avec Boyan Z et Julien Lourau au sax, lequel est un disque de jazz.
Un bosseur virtuose
En 2009, Karim Ziad qui s'est fait connaitre d'abord là-bas puis ici, retrouvait à Paris deux compagnons de route, le pianiste Bojan Zulfikarpasic et le saxophoniste Julien Lourau. C'est de là qu'il enregistra un CD live témoignant d'une longue et fructueuse collaboration. Le trio Bozilo avec lequel il a longuement travaillé, c'est trois musiciens et trois leaders : Bojan Zulfikarpasic - dit Bojan Z - Karim Ziad et Julien Lourau qui ont beaucoup de choses à partager et qui se connaissent bien. On les retrouve souvent sur les disques de l'un ou de l'autre - c'est particulièrement vrai pour Julien Lourau et Bojan Z, complices de longue date, mais on retrouve aussi, par exemple, Bojan Z sur le premier disque très réussi de Karim Ziad, " Ifrikya ", sorti sur le label Act. Et la réunion de ces trois musiciens sur une même scène est assez explosive et colorée ! Leur jazz est teinté de musiques traditionnelles des Balkans - que Bojan a ramené de son pays d'origine, la Yougoslavie - et des pays du Maghreb, racines de Karim. Julien Lourau, le plus "français" des trois apporte lui aussi une touche de couleur, avec son saxophone inspiré de musique orientale et africaine...en mai 2009, c'était avec l'ensemble Ifrikya au complet qu'il s'était produit au Festival Musiques métisses d'Angoulême. Au soir du 18 novembre 2007, le guitariste Nguyen Lê, Karim Ziad et leurs amis, réunis dans l'aventure de l'album Maghreb and Friends, ont fait la clôture du festival "Jazz in Riads " de Fès. En marge de la sortie de Dawi (se soigner), son dernier album, Karim Ziad était visible en juillet 2009 à Alger avec son ensemble Ifrikya et en compagnie des maâlems Hamid El-Kasri et Abdelkebir Merchane. C'était à l'occasion du 1er Festival international de la musique gnaouie organisé à l'agora de Riadh el Feth. Leur répertoire présente des compositions de chacun des musiciens : " Ginger Bread " de Julien Lourau ou " Ifrikya " et " Nesrafet " de Karim Ziad.... un répertoire aux rythmes très variés et parfois très complexes, qui nous permet d'apprécier tout le talent de ces trois musiciens, et en particulier du prodigieux batteur Karim Ziad. Sur scène ou en studio, sous la forme de " processions ", voilà plus de 17 ans que le guitariste et compositeur Jacques Pellen anime "un laboratoire permanent à géométrie variable " qui accueille des personnalités du jazz et de la musique bretonne. Précédent album entièrement chanté, sorti le 8 novembre 2004, Chabiba a été enregistré avec des musiciens que Karim Ziad croise régulièrement comme Nguyen Lê, Bojan Z., Linley Marthe, Loy Ehrlich, Michel Alibo, Aziz Sahmaoui et Mehdi Askeur de l'Orchestre national de Barbès et la malienne Oumou Sangaré. Le double concert de novembre 2009 à Alger en a donné un aperçu enjoué. Avec Karim et son sextet, dans lequel figurait Michel Alibo à la basse, les incantations du gnawi s'élèvent jusqu'au ciel du Créateur (" La Ilaha Ila Allah "), se drappent dans le manteau protecteur du Prophète ("Nabina " reprise sur scène) ou dans la tendresse de la mère (" El-Mouima "), avant de se laisser emporter à l'allumage de la fusée "Chabiba ", le titre qui donne son nom à l'album et qui est dédié à la jeunesse algérienne " aux cheveux gris ". Le batteur électrifie l'aire à danser du village et se mêlent à nouveau le chant et les rythmes des populations noires du Maghreb au répertoire de la sono mondiale. Issu d'une famille de mélomanes, la musique a toujours eu une part importante dans la vie de Karim Ziad. Au contact de musiciens tels que Cheb Mami, Nguyen Lê ou Joe Zawinul', il a su se forger une personnalité musicale et saisir mieux encore l'importance de connaître ses origines, sa culture et donc sa musique pour développer son propre style.
Karim Ziad fonde le premier groupe de hard rock oriental : Khindjar. En 1988, il débarque en France, il est alors un batteur courtisé et très vite, il devient un musicien incontournable de la scène maghrébine, mais cela ne lui suffit pas. Il cherche d'autres horizons. De sa rencontre avec N'Guyên Lê naît le Maghreb and Friends. Puis, il part en tournée mondiale avec Joe Zawinul. Il a travaillé au Maroc avec les plus grands Maâlems (maîtres) du guembri. Karim Ziad entend communiquer une musique universelle. Elle s'apparente à un cocktail d'émotions, de passions, de sentiments et de visions. Il a sorti 3 albums: Ifrikya en 2001, Chabiba en 2004 et Dawi en 2007. Les sons et les harmonies de bases de l'album Ifrikiya proviennent d'Europe. Mais les chants et les rythmes sont directement issus d'Afrique. C'est une musique que l'on écoute, que l'on ressent, que l'on goûte. Dans Chabiba, tous les titres sont chantés. Fruits d'un foisonnement culturel, ils traduisent tous une extraordinaire richesse artistique. Karim Ziad a composé la plupart des morceaux et s'est attaché à adapter 4 titres du répertoire traditionnel du bassin méditerranéen.


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