Algérie

Karim Tabbou dénonce l'exercice du chantage politique



Pour le dernier jour de la campagne électorale, le FFS a choisi de sillonner la wilaya de Béjaïa d'est en ouest en organisant pas moins de cinq meetings dans les localités de Souk El Tenine, El Kseur, Sidi Aïch, Ouzellaguen et Tazmalt. Devant des foules imposantes de militants, de sympathisants et de simples citoyens, le premier secrétaire du FFS s'est employé à démystifier une « élection jouée d'avance », dont il s'est plu, par ailleurs, à donner les résultats dans l'ordre. Bouteflika serait premier avec une large avance, suivi respectivement de Louisa Hanoune, Moussa Touati, Djahid Younsi, Mohamed Saïd, des bulletins nuls puis de Ali Fawzi Rebaïne en lanterne rouge. Passant en revue la situation politique du pays et la conjoncture particulière de l'élection présidentielle, Karim Tabbou a réservé l'essentiel de ses flèches acérées au président sortant, candidat à sa propre succession. « La Kabylie n'est pas à vendre », dira-t-il à l'adresse d'un clan présidentiel accusé d'étaler d'indécentes sommes d'argent et une débauche de moyens pour « acheter les consciences ». « Les portraits sont certes géants, mais celui qu'ils représentent ainsi est loin de l'être », ironisera-t-il.Il a également dénoncé le chantage économique et politique exercé à l'endroit d'une région kabyle que le pouvoir fait semblant de découvrir et à laquelle on fait maintes promesses de développement en échange d'un vote massif en faveur du candidat du système. Karim Tabbou ironisera également sur un président qui se vante d'avoir réalisé la réconciliation nationale et qui déplace des milliers de policiers à chacune de ses sorties, en bouclant systématiquement les villes dans lesquelles il se rend tout en emmenant avec lui son « peuple ambulant ». Accusé de cumuler trois postes, celui de directeur de la culture, de la maison de la culture et de la campagne de Bouteflika à Tizi Ouzou, Ould Ali El Hadi en prendra également pour son grade. « Il faut être le meilleur des Kabyles de service pour occuper trois postes de direction à la fois sans aucun diplôme », dira-t-il.Ainsi, à ceux qui accusent les tenants du boycott d'être des « traîtres de la nation », Karim Tabbou dira sans ambages qu'en matière « de nationalisme, de drapeau ou d'amour du pays, nous n'avons de leçons à recevoir de personne », estimant que le FFS et son fondateur ne souffrent aucun déficit de légitimité historique comme certains. Fustigeant Bouteflika, Ouyahia et Belkhadem, le premier secrétaire du FFS va surfer sur une conjoncture économique particulièrement difficile pour de larges couches de la société, qui peinent à faire face à la cherté de la vie au moment où les deniers publics sont dilapidés sans vergogne. Adressé à des sympathisants, le discours du FFS n'a eu aucun mal à passer devant des foules assommées par une overdose de propagande officielle agressive et impatientes d'entendre un autre son de cloche.


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